« Le Kenya est une démocratie. Nous ne pouvons pas arrêter chaque personne qui fait une déclaration ». Ces propos de William Ruto, président du Kenya, ont choqué les milieux diplomatiques du monde entier et provoqué des remous au sein de la classe politique congolaise. Le président Kenyan réagissait, dimanche, au souhait de Kinshasa de voir Nairobi mettre la main sur Corneille Nangaa et Bertrand Bisimwa, respectivement ancien président de la centrale électorale en République démocratique du Congo et responsable politique du M23.
Corneille Nangaa a annoncé vendredi dernier avoir créé un mouvement politico-militaire dénommé « Alliance fleuve Congo » dont les objectifs sont manifestement de renverser le pouvoir de Kinshasa. Les tensions montent entre la RDC et le Kenya, pendant que la RDC s’est engagée dans le processus de paix, que pilote Nairobi.
Cette situation a poussé Kinshasa à rappeler son ambassadeur en poste au Kenya, et d’interpeller le chargé des affaires à l’ambassade du Kenya à Kinshasa, pour des explications claires sur la question.
Pourquoi le Kenya a accepté la création d’un mouvement subversif sur son sol contre un autre pays membre de l’EAC ? Comment expliquer la prise de position du président William Ruto sur la situation ? Pourquoi Alliance fleuve Congo voit jour après le départ des troupes de la Communauté de l’Afrique de l’est (EAC) de la RDC, pendant que la RDC accélère le processus du départ de la Monusco et à la veille des élections ? Le choix du timing, n’est-il qu’un fait bénin ?
Géopolitologue et professeur des sciences politiques à l’Université de Kinshasa (Unikin), Michel Bisa Kibul répond à ces questions dans ce nouveau numéro de Podcast, réalisé par Bruno Nsaka.