Christophe Lutundula, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie, ainsi que Bintou Keita, représentante du secrétaire général de l'ONU en RDC, ont convenu du retrait accéléré, progressif, ordonné et responsable de la MONUSCO de la RDC, avec un plan et un chronogramme de désengagement complet d'ici la fin de l'année 2024. À l'issue de sa visite de travail en RDC, Jean-Pierre Lacroix, SG adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, a tenu à préciser que le départ de la Monusco ne signifie pas le départ des Nations-Unies de la RDC.
" Un point mérite aussi d'être souligné, c'est le fait qu'au-delà du désengagement de la Monusco, les Nations-Unies resteront. Il ne s'agit pas d'un départ des Nations-Unies du Congo. Nos agences, fonds et programmes qui travaillent dans le domaine humanitaire, le soutien au développement, la promotion des femmes, des jeunes et les droits de l'homme poursuivront leurs activités. Elles se préparent avec nous à une situation d'activités post Monusco ", a déclaré Jean-Pierre Lacroix devant la presse mercredi 7 février 2024.
Concernant les composantes de l'ONU censées rester en RDC, Jean-Pierre Lacroix a promis des plaidoyers au niveau des bailleurs pour assurer leur bon fonctionnement.
" Elles auront besoin bien sûr de soutiens, notamment financiers, et nous nous engageons à plaider pour que les ressources nécessaires à leurs activités soient au rendez-vous. Comme vous le savez, les crises humanitaires dans le monde sont malheureusement multiples et cela exerce une forte contrainte sur les capacités des donateurs ", a indiqué Jean-Pierre Lacroix dans son intervention.
Et de poursuivre :
" Nous avons la responsabilité de préparer cette transition au mieux. Une transition qui n'est pas de la Monusco aux agences des Nations-Unies, mais une transition de la Monusco aux autorités congolaises. Notre objectif numéro Un est de soutenir le renforcement et le redéploiement de la présence de l'État, mais les agences des Nations-Unies continueront leur travail et auront donc besoin de bien préparer cette transition et d'avoir des ressources adéquates."
Après plus de 20 ans, la Monusco quittera définitivement la RDC "au plus tard" fin de l'année 2024, ont confirmé le Vice-Premier Ministre et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, et Bintou Keita, cheffe de la Monusco, lors d’une conférence de presse mi-janvier à Kinshasa. Le premier retrait total de la province du Sud-Kivu est prévu d’ici la fin du mois d'avril 2024.
À partir du 1er mai 2024, la MONUSCO se focalisera sur le Nord-Kivu et l’Ituri pour ce qui concerne la protection des civils. Pour le Sud-Kivu, la protection des civils sera à la responsabilité de la RDC", avait souligné Bintou Keita avant de poursuivre qu'après son retrait du Sud-Kivu, il y aura évaluation de la première étape du désengagement avant de se lancer à la deuxième étape qui prévoit un retrait de la mission de la province du Nord-Kivu. La troisième étape, indique Bintou Keita, commencera après l’achèvement de la 2e étape et de son évaluation, et conduira au retrait complet de la province de l’Ituri.
Clément MUAMBA