Élections en RDC : la Symocel recommande à la CENI de publier la “deuxième liste des personnes incriminées dans la détention des DEV et de la transmettre à la Cour Constitutionnelle pour invalidation”

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Centre Bosolo

Dans sa déclaration globale sur le respect du cadre normatif en rapport avec les opérations électorales du mois de février, la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel) recommande à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) de poursuivre avec la publication de la liste des personnes citées dans la détention illégale des Dispositifs Électroniques de Vote (DEV) et qu’elles soient invalidées pour assurer la transparence de la suite des opérations électorales.

Également, cette organisation de la société civile recommande à la centrale électorale de prendre des sanctions contre son personnel impliqué dans le scandale de la détention des DEV par des particuliers pour “lui éviter d’être considérée comme complice dans l’histoire”.

Alors que la première liste a de personnes dont les suffrages ont été annulés a concerné plus de 80 candidats à la députation nationale et provinciale dans différentes circonscriptions, l’espoir de voir la CENI en publier une deuxième n’est pas si grand. La centrale électorale a tout de même annoncé la suite des enquêtes et des sanctions à la hauteur des forfaits. 

Parmi ces candidats, il y a entre autres Evariste Boshab, Victorine Lwese, Sam Bokolombe, Monalux Pauline, Antoinette Kipulu, Mabaya Gizi, Kin Kiey Mulumba, Dider Manzenga, Charles Mbuta Muntu, Gaby Manbengi, Yannick Ngandu, Jeannot Binanu, Nsasa Marie Nelly, Tatiana Pembe, Gentiny Ngobila , Colette Tshomba, Nsingi Pululu ou encore Willy Bakonga.

Les griefs à leurs charges sont notamment fraude, corruption, détention illégale des DEV, vandalisme des matériels électoraux et intimidation des agents électoraux. Parmi ceux qui sont frappés, il y a 3 ministres en fonction, 6 sénateurs, 3 désormais anciens députés, 5 gouverneurs de province et 2 mandataires publics.

Ces faits sont à ajouter sur tant d’autres qui ont émaillé le processus électoral et les opérations de vote du 20 au 26 décembre 2023. Ce qui a poussé l’opposition à demander l’annulation des élections. 

La Symocel recommande aussi aux cours et tribunaux de traiter de façon égale tous les recours d’erreurs matérielle et de montrer un grand sens de justice, de légalité et d’égalité. Car pour cette organisation “la bonne tenue et la fiabilité des opérations en cours sont de nature à contribuer à la bonne image de la CENI et au redressement de la crédibilité du processus électoral en cours largement mis en mal lors des scrutins de décembre 2023”.

Elle invite “la justice à sauver la démocratie congolaise en péril en examinant les dossiers des contentieux avec les plus grandes valeurs d’objectivité, de légalité et de justice au-delà de la fébrile passion des influences politiques. Sans être exhaustif, les cas Médard Kankolongo et Bahirwe Mutabunga Justin devraient faire l’objet d’un examen apaisé et objectif”. 

Kuzamba Mbuangu