Le procès d'une cinquantaine de personnes accusées d'avoir participé à la tentative de coup d'État du 19 mai 2024 a débuté ce vendredi devant le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe. L'audience, qui s'est tenue à la prison militaire de Ndolo, était principalement consacrée à l'identification des prévenus.
Les accusations portées contre les 51 prévenus incluent divers chefs d'accusation graves, tels que l'attentat contre les institutions de la République, le meurtre, le terrorisme, et la détention illégale d'armes et de munitions de guerre.
Les accusés sont notamment reprochés d'avoir, lors de la nuit du 18 au 19 mai 2024, mené des attaques armées visant à déstabiliser les institutions de la République. Ils auraient commis plusieurs actes de violence, notamment l'agression de policiers, le vol d'armes de type AK-47, et l'attaque de la résidence de l'honorable Vital Kamerhe, alors vice-premier ministre à l'Économie nationale.
Parmi les faits reprochés, les prévenus sont accusés d'avoir tué plusieurs personnes, dont le nommé Kevin Tamba, ainsi que les policiers Dodo Lindo et Etshako Warago, lors de l'attaque de la résidence de Vital Kamerhe.
Les actes de terrorisme incluent l'utilisation d'armes et de drones pour semer la terreur et troubler l'ordre public. Les accusés auraient proclamé la prise de pouvoir par un groupe nommé "New-Zaire" et hissé leur drapeau au Palais de la Nation après avoir abattu le drapeau national.
L’audience de ce jour a permis de procéder à l’identification des prévenus, parmi lesquels figurent des citoyens américains tels que Benjamin Zalman Polun et Taylor Christa Thomson, accusés d'avoir piloté les drones utilisés lors des attaques. Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, chef présumé de la bande tué pendant l’opération, a également été identifié comme l'un des coordonnateurs des opérations.
L'audience a été suspendue et renvoyée au 14 juin 2024. La prochaine session sera consacrée à la lecture détaillée des accusations et à la présentation des preuves par le ministère public. Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe devra alors se prononcer sur la culpabilité des accusés et les peines encourues, qui pourraient aller jusqu'à la peine de mort pour certains prévenus.
Le procès en cours est suivi de près par l'opinion publique et les familles des accusés, certaines d'entre elles dénonçant ce qu'elles considèrent comme une humiliation et appelant à l'intervention du président de la République. Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe est attendu pour rendre justice dans cette affaire complexe qui pourrait avoir des répercussions majeures sur la stabilité politique du pays.