RDC-M23: Kinshasa et Berlin conviennent de maintenir la pression diplomatique pour faire avancer les processus régionaux de paix en cours

La ministre d’État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba Wagner, a eu mardi 1 avril 2025 un entretien avec l’Ambassadeur de l’Allemagne en République Démocratique du Congo Ingo Herbert. Au cours de leur discussion, ils ont abordé plusieurs points cruciaux, notamment la crise sécuritaire et humanitaire à l'Est de la RDC, marquée par l'agression du Rwanda et ses supplétifs du M23. 

"C'était pour nous l'Allemagne comme on a la présidence actuelle d'un groupe international des contacts pour discuter avec elle sur le développement actuel en ce qui concerne le processus de trouver une solution pour la situation à l'est du Congo avec l'agression rwandaise et le M23 et les initiatives qui sont prises par la SADC-EAC, de l'Union africaine et la question comment la communauté internationale pourrait assister à ces efforts pour rétablir la paix, la stabilité dans l'est du Congo", a déclaré devant la presse le diplomate Allemand à l'issue de l'entretien.

Par la même occasion, Thérèse Kayikwamba Wagner et son hôte ont convenu sur la nécessité de maintenir la pression sur Kigali en vue de faire avancer les initiatives diplomatiques en cours pour le rétablissement de la paix dans l'Est de la RDC.

"L'Allemagne et les autres pays de l'Union européenne et aussi de notre groupe de contact international comme la Grande Bretagne, Canada, les USA ont pris comme vous avez mentionné des mesures qui ont je crois déjà eu un effet, pour que, le Rwanda a bien compris que l'agression à l'est du Congo n'est pas acceptée par la Communauté Internationale selon le droit international, c'est une violation de la charte des Nations-Unies. On est d'accord avec la ministre que pour l'accompagnement des processus en cours, il est nécessaire de garder cette pression et peut-être aussi encore augmenter ça dépendra du développement, du déroulement c'était une des raisons de cette rencontre de voir ou nous sommes et où on pourrait assister la RDC", a indiqué le diplomate Allemand.

Au niveau continental des efforts diplomatiques sont en cours pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC. Le récent sommet conjoint des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a adopté le rapport de la réunion ministérielle conjointe SADC-EAC tenue lundi 17 mars dernier à Harare, au Zimbabwe et ordonne la mise en œuvre de ladite feuille de route. Cette feuille de route détaille les mesures de mise en œuvre des résolutions à l'immédiat, à moyen et à long termes pour résoudre le conflit dans l'est de la RDC où la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda mène la guerre contre l’armée congolaise.

Dans le même registre, le nombre de facilitateurs du processus de paix fusionné (NDLR : Luanda et Nairobi) en République Démocratique du Congo passe désormais de 3 à 5 membres avec le remplacement de l'ancien premier ministre Ethiopien  , Hailemariam Desalegn Boshe. C'est la résolution phare du sommet conjoint virtuel des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté de l'Afrique de l'Est ( EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) tenu ce lundi 24 mars 2025 par visioconférence.

Selon le communiqué final, la nouvelle équipe de facilitation se présente de la manière suivante: Uhuru Kenyatta (Kenya),Sahle-Work Zewde (Éthiopie), Catherine Samba-Panza (République centrafricaine), Olusegun Obasanjo (Nigeria) et Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud). Cette nouvelle composition selon les informations de ACTUALITE.CD tient compte de la demande de Kinshasa qui avait sollicité l'intégration des femmes dans ce processus de médiation.

Les nouvelles désignations s’inscrivent dans le cadre de la fusion des processus de Luanda et de Nairobi, sous la supervision des dirigeants régionaux. Selon un communiqué du Sommet conjoint des chefs d’État de la SADC et de l’EAC, tenu le 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie, les facilitateurs auront pour mission de coordonner les efforts diplomatiques et sécuritaires en vue d’un cessez-le-feu durable dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

Clément MUAMBA