Les avocats de Joseph Kabila ont annoncé la saisine de la justice dans les prochains jours contre les auteurs de l'enquête Congo Hold-up qui accuse l’ancien Chef de l’Etat d'avoir détourné des fonds durant son règne à la tête de la République Démocratique du Congo. Près de 140 millions de dollars auraient été décaissés entre 2013 et 2018 au profit des proches de l’ancien président, selon les enquêtes Congo Hold-up. Face à la presse, les avocats de Kabila ont rejeté ces enquêtes en démontrant les faussetés qu’elles contiennent.
"Le seul constat qui se dégage de tous les extraits publiés jusqu'à ce jour est que nous sommes en face d'un méli mélo, d'un amalgame, des contre-vérités relevant de grand complot d'intoxication et de diabolisation dans le but de nuire à la personne du Président de la République honoraire et d'intensifier ainsi des crises politiques en RDC aux fins de maintenir le contrôle sur son sol, sur son sous sol. Pour preuve, les auteurs dudit rapport publié par extrait n'ont relevé aucun élément, aucun acte précis et probant concernant le Président de la République honoraire. En effet, une lecture de ce rapport fait état de plusieurs insinuations malveillantes et affirmations gratuites indignes des ONG et des organes de presse de ces rangs", a déploré l'avocat Raphaël Nyabirungu, qui s'est exprimé au nom du conseil jeudi 23 décembre 2021.
À titre illustratif, Raphaël Nyabirungu précise ce qui suit :
"Premier exemple, la Cité du Fleuve contrairement à ce qu'affirment les médias concernés dans leur rapport n'a jamais appartenu et n'appartient pas au Président de la République honoraire. Nous invitons les sceptiques à aller vérifier. Par ailleurs, son propriétaire est notoirement connu. Deuxième exemple, le prétendu détournement des indemnités destinées au 925 casques bleu de la Munisca (Mission Onusienne en RCA) alors que le document cité par les mêmes médias signale que le versement effectué auprès de la mission permanente de la RDC à l'ONU ont été viré par la même mission à la Banque Centrale du Congo et non sur un compte bancaire quelconque qui aurait appartenu au Président de la République honoraire. Troisième exemple, le rapport des médias et ONGs concernés sur la gestion de l'Assemblée nationale au cours de la période de 2012 à 2017 est un tissu de mensonges qui a été dénoncé par les gestionnaires de l'époque dans une correspondance du 1er novembre 2021 adressée à ce même consortium dans laquelle l'Assemblée nationale affirmait ne pas être au courant de l'existence d'un lien quelconque entre elle et la société Sud Oil", a-t-il signifié.
Et de poursuivre :
"4e exemple, de même, elle n'a pas reconnu avoir donné un ordre de virement au profit de ces derniers, malgré les exigences de transparence et d'intégrité inhérente au métier de la presse, le consortium à ce jour n'a jamais voulu publier cette correspondance. 5e exemple, le prêt de 25 millions USD consentis à la commission électorale nationale indépendante; il en est de même du retrait en liquide de 7 millions USD, ces sommes prétendument détournées par cette institution au profit du Président de la République honoraire étaient destinés à l'organisation des élections et ont servi effectivement à cette fin. 6e exemple, l'imputation des opérations diverses au sein de la BGFIBANK à notre client alors que celui-ci n'est ni client ni agent de cette banque n'y a joué et ne pouvait y jouer aucun rôle".
Selon les enquêtes publiées, des comptes du cercle de Joseph Kabila auraient aussi bénéficié des crédits de plus 100 millions USD. Problème : l’origine de ces fonds n’a pas été déterminée. Il est aussi évoqué des dépôts en liquide d’environ 40 millions USD.
Ces médias et des ONG auteurs de ces vastes enquêtes pointent du doigt les faiblesses du système bancaire congolais avec, selon les enquêteurs, ce qu’on peut appeler des complicités internes à la BCC avec des soupçons de blanchiments d’argent, des transferts vers des sociétés écrans qui seraient basées dans des paradis fiscaux et d’autres flux opaques.
De son côté, Rose Mutombo, ministre de la Justice, a donné « injonction » au procureur général près la Cour de cassation « d’ouvrir une instruction judiciaire » sur les « révélations de détournements de fonds publics impliquant plusieurs sociétés congolaises et internationales » contenues dans les enquêtes de Congo Hold-up.
Clément Muamba