L'ONG justicia Asbl a dénoncé, ce jeudi 10 mars, dans un communiqué de presse, l'enlèvement et les tortures d'un magistrat à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga par les agents de l'Agence nationale des renseignements (ANR). Bien qu'étant déjà libéré, celui-ci a, selon Timothée Mbuya, coordonnateur de cette structure de promotion des droits humains, subi des tortures lors de son enlèvement.
« ... Justicia Asbl est préoccupée par les actes de tortures ainsi que l'enlèvement du magistrat Jacques Matanda Kavula Mbedi ainsi que d'autres agents du Parquet près le Tribunal de Paix de Lubumbashi-Kamalondo », a expliqué le coordonnateur de Justicia Asbl.
Selon Timothée Mbuya, tout est parti d'une altercation entre une dame, agent à la division de Transport, voies de communication et désenclavement avec trois agents de l'ANR. Le magistrat Jacques Matanda a été autorisé à auditionner ces derniers après avoir mis la main sur la dame.
« En effet, tout est parti d'une altercation qui s'est produite le lundi 28 février 2022 non loin des bureaux de la commune Annexe entre trois agents de l’ANR et une dame agent de la division de Transport voies de communication et désenclavement de ladite commune. Et qu'à la suite de cette altercation, des actes d'attouchements ont été commis sur le corps de cette dame. Situation qui obligea quelques éléments de la Police Nationale Congolaise de Kamalondo de mettre la main sur ces trois prétendus agents de l'ANR. Ces derniers refusèrent de comparaître devant l'officier de police judiciaire au motif qu'ils étaient agents de l'ANR. C'est ainsi que le chef du Parquet près le Tribunal de Paix de Lubumbashi-Kamalondo fut saisi et ordonnera que ces trois agents soient gardés au commissariat de la police pour y être auditionnés », poursuit le communiqué de Justicia Asbl.
Et d'ajouter :
« Des témoignages recueillis auprès de toutes les sources par Justicia Asbl renseignent que c'est à la sortie du commissariat de la Police Nationale Congolaise de Kamalondo que les agents de l'ANR de la commune Annexe se sont pris au magistrat en le taxant par la clameur publique de voleur, chose qui leur a permis de l'entraîner dans leurs bureaux pour le rouer de plusieurs coups. Deux policiers ayant réunis leurs courages s'étaient introduits pour extirper le magistrat Jacques Matanda Kavula Mbedi dont les habits étaient déchiquetés et le nez couvert de sang du fait de ses agresseurs ».
Justicia Asbl a également expliqué qu'il a été conduit aux bureaux de l'ANR avec quelques agents du Parquet avant d'être libéré plus tard. Elle condamne ces actes de violence vis-à-vis des des acteurs judiciaires. Justicia Asbl dit également qu'elle considère le silence de la Présidence de la République face au drame comme une complicité ou encore une prime d'encouragement aux actes commis par les agents de l'ANR.
José MUKENDI