RDC : pour Rose Mutombo, le récent concours à la magistrature va doter le pays d'une “nouvelle cartographie” des magistrats dans les différentes provinces

Rose Mutombo et Dieudonné Kamuleta
Rose Mutombo et Dieudonné Kamuleta

Dieudonné Kamuleta Badibanga, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et de la Cour constitutionnelle, a présidé, mercredi 19 octobre, à Kinshasa, une importante réunion du CSM en présence de la ministre d'État, ministre de la Justice et garde des sceaux, Rose Mutombo Kiese.

A en croire la ministre de la Justice et garde des sceaux, cette rencontre avait notamment pour but de répondre à certaines préoccupations qui étaient soulevées par le président de la République lors du dernier conseil des ministres. " Il fallait qu'on réfléchisse sur comment répondre à certaines préoccupations de la population par rapport à l'administration de la justice dans le pays et aussi évaluer le recrutement des candidats magistrats qui a été organisé dans les différentes provinces ", a déclaré Rose Mutombo à l’issue de la réunion.

En ce qui concerne le recrutement des magistrats, la ministre de tutelle affirme que ce concours permettra au pays de se doter d'une nouvelle cartographie des magistrats. 

" Nous avons fait un état des lieux et que c'est un processus qui est en cours, il faut qu'il y ait la mise en place, il faut aussi qu’il y ait la sanction au rendez-vous. Ça sera une mise en place qui va définir une nouvelle cartographie des magistrats dans les différentes provinces de la République ", a ajouté Rose Mutombo.

Pour sa part, le secrétaire permanent du conseil supérieur de la magistrature, Telesphore Nduba Kilima, s'est félicité de la tenue du concours des magistrats. Il a rassuré quant au respect du chronogramme des activités après le concours.

" C'est une grande première où nous avons reçu près de 26.000 candidats qui ont présenté le test et veulent devenir des magistrats. Au moment où je vous parle, la correction est déjà lancée et nous avons avant de commencer le processus de recrutement fait un chronogramme d'activités, ce chronogramme sera respecté, on a promis que le 30 octobre, nous allons publier les résultats, on va aussi publier ceux qui seront retenus. Ce calendrier sera respecté sans faute ", a-t-il rassuré.

Il a rejeté les allégations selon lesquelles la fraude était au rendez-vous lors de ce concours. Il a affirmé que ceux qui vont réussir, seront réellement proclamés.

" Nous devons répondre à cette demande là d'avoir une magistrature de qualité, des personnes intelligentes, qui sont en mesure de répondre aux besoins et préoccupations de la population. Ceux qui ont soulevé cette question n'ont apporté aucune preuve (...) ", a dénoncé le magistrat Telesphore Nduba Kilima.

Dans sa communication lors de la 72e réunion du conseil des ministres, le président Félix Tshisekedi avait mis un accent particulier sur la nécessité de rationnaliser l’action de la justice dans le renforcement de la gouvernance publique et de l’Etat de droit. En sa qualité de garant de la nation, Félix Tshisekedi avait dénoncé la manière cavalière dont le droit est dit sur l’ensemble du territoire national sur fond "des actes ou comportements de certains acteurs judiciaires ainsi qu’à des actions ou décisions judiciaires, à la limite du hasard".

Sans porter les gants, Félix Tshisekedi avait qualifié cet état de choses de théâtralisation de la justice, creusant davantage la méfiance entre le peuple et ceux qui sont censés dire le droit. De la justice pénale à la justice civile ou administrative, il va sans dire, au regard des dysfonctionnements relevés, que la voie qui mène à la justice est assimilée, à tort ou à raison, à un vrai chemin de la croix.   

Usant de ses prérogatives de garant du bon fonctionnement des institutions conformément à l'article 69 de la constitution, il avait interpellé le CSM tout en l’invitant à se mobiliser pour relever efficacement le défi de la régulation administrative et disciplinaire de la magistrature. La ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux a été chargée de travailler avec le CSM en activant la passerelle légale du cadre de concertation prévue à l’article 17 du règlement intérieur du CSM afin de proposer une série de pistes de solution rapide.

Clément MUAMBA