Après les récentes critiques faites par l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa à l’endroit du processus électoral en cours, notamment l’opération d’identification et d'enrôlement des électeurs qui, d’après lui, est marquée d’amateurisme, l’actuel bureau de la CENI a réagi avec vigueur brandissant le caractère “sensible” du processus.
"Parce qu'il n'est pas n'importe qui, c'est un monsieur qui a dirigé cette institution, ce n'est pas un quidam, ce n'est pas un monsieur de la rue et pour le ramener à la raison. La question électorale est tellement sensible que lorsque quelqu'un s'attaque à son intégrité nous avons, nous de la commission électorale nationale indépendante l'obligation de défendre cette intégrité pour amener la stabilité dans ce pays parce qu'il y a beaucoup d'inconscients. Lorsqu'on tire à boulet rouge de cette façon sur la CENI, on tire en fait sur l'intégrité de notre processus électoral, c'est-à-dire sur la stabilité de notre pays et nous nous avons vraiment le devoir de défendre notre institution", a indiqué mardi devant la presse, Didi Manara, deuxième vice-président de la CENI.
Selon Nangaa, le bureau Kadima fait des “affirmations dangereuses” en publiant notamment des “faux chiffres” sur le nombre des électeurs déjà enrôlés.
"Ce monsieur (NDLR, Corneille Nangaa) n'est pas à sa première violation. Il n'y a pas deux semaines, il est passé pour dire qu'il y a eu des accords politiques qui ont fait à ce qu'il n'y ait pas bain de sang dans ce pays mais ce dossier n'est pas encore clos, il est passé encore, il s'est rebiffé, en faisant une culbute en l'air pour dire ce n'est pas ça et tout ça non ça ne suffit pas, ensuite il est venu plonger dedans parce que l'argumentaire qu'il a donné là, il s'est enfoncé davantage. Il doit expliquer au peuple congolais comment est-ce que les accords politiques ont fait que le pays puisse éviter un bain de sang. On appelle ça des violations flagrantes mais ce n'est pas à la CENI vraiment de se mettre à la place de la justice pour interroger les uns et les autres", a ajouté Manara.
Lors d'une sortie médiatique, Corneille Nangaa avait déclaré que l'actuelle équipe de la centrale électorale a un péché originel depuis sa mise en place car le comité dirigeant ne fait pas l'unanimité étant donné que plusieurs délégués au sein de cette équipe n'ont pas été désignés par leurs composantes.
L'ECC et la CENCO s'étaient opposées à la mise en place de cette équipe dénonçant des irrégularités. Quelque temps après, elles avaient décidé de tourner la page en privilégiant une coopération axée sur la transparence. Mais plusieurs partis dont le PPRD de Joseph Kabila continuent d’exiger la mise en place d’une CENI consensuelle.
Clément MUAMBA