Bunagana aux mains du M23 depuis 1 an: "Il faut absolument mettre fin à cette situation qui est intolérable, c'est comme un corps amputé d'une partie" (Jacques Djoli)

Les rebelles du M23 en discussion avec la force de l'EAC à Kibumba
Les rebelles du M23 en discussion avec la force de l'EAC à Kibumba

Les rebelles du M23 soutenus par le régime de Paul Kagame continuent d'occuper des positions stratégiques dans la province du Nord-Kivu à l'Est de la République Démocratique du Congo. Parmi ces endroits stratégiques figurent  Bunagana, carrefour commercial à la frontière avec l'Ouganda. Ce mardi 13 juin 2023, cela fait exactement une année que le gouvernement Congolais n'arrive pas toujours à reprendre des mains des rebelles cette cité. 

"C'est une grande douleur qu'une partie de notre territoire ne soit pas sous notre contrôle, sous notre souveraineté. Il faut absolument mettre fin à cette situation qui est intolérable, c'est comme un corps qui est amputé d'une partie et Bunagana doit être récupéré, pas seulement Bunagana, Chanzu, Runyoni, Rutshuru, Kibumba, une partie de Nyiragongo tout comme une partie de Masisi", a indiqué à ACTUALITE.CD le député national Jacques Djoli lundi 12 juin.

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L'élu de Boende (Tshuapa) et vice-président de la Commission défense et sécurité de l'assemblée nationale est revenu sur la nécessité d'augmenter la capacité opérationnelle des FARDC pour assurer la défense de l'intégrité du territoire national.

"Le rôle de l'armée c'est de défendre les territoires et que c'est une obligation collective, nous devons faire tout pour que nous puissions avoir une armée qui dispose de tous les moyens pour accomplir sa mission, c'est-à-dire des hommes formés, des hommes équipés, des hommes motivés parce que la défense de l'intégrité du territoire national est un devoir sacré que nous avons et nous ne pouvons pas tolérer qu'un centimètre de notre territoire soit occupé par des forces étrangères ou leurs suppo locaux", a-t-il fait remarquer.

Et de poursuivre :

"Le renforcement des FARDC est une recommandation structurelle, un État c'est fondamentalement l'armée, si vous n'avez pas l'armée, vous n'avez pas le droit de vous appeler un État. L'État c'est le monopole de la violence physique et légitime, nous ne pouvons pas tolérer à avoir un État où il y a des groupes armés étrangers et locaux qui disposent des armes, nous devons avoir la seule force publique, c'est l'armée et nous devons mettre tous les moyens pour ce faire si non nous ne méritons pas de ce concept d'État, État souverain".

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La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC peine à s'améliorer. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là et cohabitent avec la force de l’EAC.

En dépit de cette méfiance, le général de division Aphaxard Muthuri Kiugu a officiellement, jeudi 18 mai 2023 pris ses fonctions à Goma (RDC). Il est le nouveau commandant de la force de l’EAC. Des initiatives diplomatiques régionales aussi peinent à donner des résultats escomptés sur terrain. 

Le gouvernement ne cesse d'alerter ces derniers jours sur le renforcement des positions des rebelles du M23 appuyés par le Rwanda en vue de mener une offensive sur la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. 

Entretemps, la RDC attend la matérialisation de la décision prise le 8 mai dernier par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) approuvant le déploiement d'une force de cette organisation régionale pour restaurer la paix et la sécurité à l'est du pays.

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Clément Muamba