RDC : la clôture du forum national des parties prenantes au processus électoral marquée par une communication de Denis Kadima 

CENI
Photo ACTUALITE.CD

Après trois jours d’échanges et débat, le forum national des parties prenantes au processus électoral, organisé par l’Institut républicain international (IRI), l’institut national démocratique (NDI), Internews, Open society Africa, le Centre carter et le PNUD, s’est clôturé ce jeudi 6 juillet, au chapiteau du Pullman hôtel de Kinshasa. Cette troisième et dernière journée a notamment été marquée par l’intervention du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Dénis Kadima.

Comme lors de deux précédentes journées, des panels ont été organisés et suivis des échanges avec les participants. Ce jeudi, deux panels étaient au menu.

7ème panel

Le premier panel de la journée, soit le 7ème sur l’ensemble du forum a porté sur « l’engagement des partis et coalitions de partis politiques dans le processus électoral 2023 : responsabilités, attentes et exigences des forces en présence ». Il a été facilité par Dany Ayida, directeur de NDI et expert en gouvernance et facilitation de dialogue politique. Ce panel a connu six (6) intervenants, tous cadres des partis politiques, en raison de trois de la majorité politique et trois autres de l’opposition.

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Jean-Claude Tshilumbayi, haut cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et rapporteur de la Commission électorale permanente (CEP) de son parti ;  Robert Ngambi, secrétaire permanent du Parti Lumumbiste unifié (PALU) et Juvénal Musa, coordonnateur national de la centrale électorale de l’Union pour la nation congolaise (UNC) ont représenté la majorité tandis que le camp de l’opposition a été représenté par Dieudonné Bolengetenge, député national et secrétaire général d’Ensemble pour la République ; Lucain Kasongo, secrétaire permanent adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et Devos Kitoko Mulenda, secrétaire général de l’Engagement Citoyen pour le développement (ECiDé).

Si l’ensemble de représentants de la majorité se sont dit prêts à aller aux élections avec leurs partis politiques notamment l’UDPS Jean-Claude Tshilumbayi, qui précise que son parti va aligner 500 candidats aux élections législatives nationales, Devos Kitoko et Dieudonné Bolengetenge, pour le compte de l’opposition, sont respectivement revenus sur les mémorandums de Martin Fayulu et du trio Katumbi, Matata et Sesanga, adressés au président de la CENI, Denis Kadima.

Dans ces mémorandums, ils appellent notamment à la recomposition de la CENI et de la Cour constitutionnelle, et surtout à l’audit externe du fichier électoral par un cabinet indépendant et international. M. Lucain Kasongo, de son côté, est resté dans la logique de son parti, le PPRD, pour marteler sur le fait qu’ils n’ont « pas confiance à la composition de la CENI ». Pour lui, c’est la première condition pour que le parti de Joseph Kabila considère le processus électoral en cours.

8ème panel

Le deuxième panel de la journée soit le 8ème et le dernier du forum, intitulé « le pouvoir judiciaire  dans les élections : le contentieux électoral », s’est appesanti sur les contentieux électoraux. Il a été animé par le Juvénal Mwashal.

A

Trois intervenants ont pris la parole à tour de rôle. Le professeur de droit constitutionnel Jean-Louis Esambo a évoqué la question liée aux contentieux d’éligibilité tandis que le juge Sylvain Lumu a, quant lui, abordé le deuxième volet de ces contentieux, à savoir : ceux liés aux résultats publiés par la CENI. Merveille Gozo, membre de la société civile, s’est étalée sur la surveillance et l'observation électorale.

« Les contentieux légitiment le processus et font partie des élections », a affirmé le professeur Esambo. Pour lui, tout candidat aux élections doit au préalable connaître quatre choses fondamentales parmi lesquelles les règles du jeu (la loi électorale), la connaissance des acteurs du jeu, la connaissance du terrain du jeu (CENI), et la connaissance de l’arbitre ( les cours et tribunaux). 

Communication de Denis Kadima 

Le président de la CENI est intervenu comme annoncé. Sa communication, qui a tourné autour de grandes questions de l’heure, a été suivie d’un échange avec les participants notamment les délégués des partis politiques et la société civile. M. Kadima est revenu de façon succincte sur le travail réalisé par la CENI jusqu’ici. 

Abordant la question sur le fichier électoral, Dénis Kadima a nié les affirmations selon lesquelles l’actuel fichier serait une combinaison avec les données de 2018 comme Devos Kitoko l’affirmait un peu plus tôt. 

A

Il a également appelé les partis politiques à ne pas toujours compter sur l’observation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) mais plutôt à s’organiser cette fois-ci pour disposer des témoins afin d’assurer leur propre observation. « La CENCO fait de l’observation électorale en tant qu’une structure de la société civile », a dit Dénis Kadima, qui souligne que lors des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs, seul un parti politique a sollicité l’accréditation pour ses témoins. 

La question des Bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) a aussi été évoquée. Denis Kadima a été clair : « il n’y aura pas de prolongation aux termes de l’échéance fixée ». 

Contexte 

D’après les organisateurs, une somme de difficultés jalonne le processus électoral en cours. Il y a un déficit de confiance entre les acteurs impliqués dans le processus. Il y a très peu d’espace de discussion entre les acteurs concernés. Il y a beaucoup de communications à sens unique et  des recommandations sans suivi, etc. Le forum national des parties prenantes s’était notamment fixé comme objectif de combler tant soit peu ces lacunes. Il avait ainsi pour objectif de renforcer la confiance entre les acteurs impliqués dans le processus électoral en cours en RDC. 

Les principaux acteurs du processus électoral qui ont pris part à ces trois jours d’échanges et débat sont notamment la CENI, les principaux partis politiques dont le PPRD, le Nouvel Elan, l’ECiDé, l’AFDC, le PALU, LGD, CCU, etc., les ministères clés impliqués, les juridictions à compétences électorales, la société civile dans toute sa diversité notamment électorale, les organismes internationaux ou encore les confessions religieuses engagées dans les élections.

Japhet Toko