La polémique autour de la réouverture des avenues proches de la résidence de l'ancien président Joseph Kabila ne cesse d'enfler. Une initiative portée par les services du ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat, assistés par la police militaire et la Garde Républicaine, est perçue différemment selon les camps.
L'entourage de l'ancien président y voit une forme d'acharnement, voire d'humiliation. Cependant, du côté du gouvernement, le discours se veut pragmatique. Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, pose une question simple : si aujourd'hui les citoyens peuvent librement emprunter les abords du Palais de la Nation, siège du pouvoir en place, pourquoi une telle liberté ne serait-elle pas accordée autour de la résidence d'un ex-président ?
Dans une intervention le 4 septembre, Patrick Muyaya affirme : "Si aujourd'hui tout un chacun peut circuler sereinement devant le Palais de la Nation, considéré comme un site stratégique, pourquoi serait-il problématique de le faire devant la résidence d'un président honoraire ?" Il poursuit en soulignant que cette démarche d'ouverture des avenues s'inscrit probablement dans une logique d'urbanisme et de facilitation de la circulation, tout en indiquant ne pas être un expert du sujet.
Cette réouverture des avenues fait suite à une demande officielle émanant du général major Kabi Kiriza Ephraïm, Commandant de la Garde Républicaine, adressée au ministre d'État en charge de l'Urbanisme et Habitat, Pius Mwabilu. Les opérations de démontage des barrières entamées samedi dernier ont rapidement été perçues comme une provocation par les proches de M. Kabila, renforçant une tension latente entre les soutiens de l'ancien et du nouveau président, Félix Tshisekedi.
Dans ce contexte délicat, le gouvernement semble vouloir défendre une approche de neutralité urbaine, où chaque citoyen jouirait des mêmes droits et libertés devant n'importe quelle institution ou résidence, qu'elle soit celle du président en fonction ou de son prédécesseur.
Clément MUAMBA