Les Chefs d'État et gouvernement de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) sont appelés à mettre en œuvre les résolutions issues du sommet conjoint tenu à Dar-es-Salaam en Tanzanie au début du mois de février de l'année en cours. Cette interpellation est de l'association des Conférences Épiscopales de l'Afrique Centrale (ACEAC).
Dans une déclaration parvenue à ACTUALITE.CD, ils notent que plus de trois décennies la sous-région est astreinte à des pesanteurs de perturbation de la paix à plusieurs niveaux et entre plusieurs instances des sociétés, jusqu'aux conflits devenus récurrents entre nos Etats. La sous-région est au bord de l'implosion au risque de créer une généralisation de foyers d'incendies meurtriers.
"Nous exhortons les Chefs d'Etat de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) à mettre en œuvre les résolutions de leur sommet conjoint de Dar-es-Salaam. Nous accueillons dans la foi et l'espérance la désignation des animateurs des processus de Nairobi et de Luanda, désormais fusionnés. Nous leur assurons de notre disponibilité à apporter notre part de contribution à l'édifice de la paix dont nous sommes des protagonistes de par notre mission évangélique. Nous voulons que nos pays transforment les épées qui tuent en socles de charrue pour le développement de la sous-région", lit-on dans la déclaration.
L'association des Conférences Épiscopales de l'Afrique Centrale (ACEAC) dénonce le comportement de la communauté internationale qui defois favorise l'exploitation illicite des matières premières. Ils fustigent les idéologies meurtrières véhiculées ici et là et plaident pour l'ouverture des enquêtes.
"A l'intention des pays, des organismes et des firmes multinationales, nous relayons les paroles du Pape François lors de sa visite apostolique à Kinshasa en janvier-février 2023 «Retirez vos mains du Congo, retirez vos mains de l'Afrique», Notre région doit cesser d'être un lieu de convoitises et d'intérêts mondiaux qui s'entrechoquent et appauvrissent nos populations. Notre sous-région est devenue une zone de peurs mutuelles les unes envers les autres. Nous dénonçons les idéologies meurtrières véhiculées ici et là et nous en appelons à des enquêtes approfondies pour vérifier les allégations des crimes de génocide, crimes de guerres et crimes contre l'humanité qui ont déjà endeuillé notre sous-région et rétablir toutes les victimes sans discrimination dans leurs droits et leur dignité", ont-ils ajouté dans la déclaration.
Par ailleurs, ils ont apporté leur soutien à l'initiative menée par l'église catholique et l'église protestante.
"Nous sommes de cœur avec la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) qui se sont engagées à promouvoir le Pacte social pour la paix et le bien-vivre-ensemble en RD Congo et dans toute la sous-région, contribuant ainsi à la mise en route du plan de paix de l'ACEAC. Nous interpellons tous les chrétiens de notre sous-région à porter ce souci. Corroborant l'appel du Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et Madagascar (SCEAM), nous leur demandons notamment de saisir l'opportunité de la période de Carême pour intensifier les temps de prière, d'adoration, de pèlerinage, de jeûne et de chemins de croix pour la paix et la justice", ont-ils recommandé à leurs fidèles.
À l’issue du Sommet conjoint EAC-SADC organisé à Dar-esSalam, en Tanzanie, sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, les Chefs d’État et de gouvernement de deux blocs sous-régionaux ont pris une série d’importantes décisions avec effet immédiat qui répondent à l’urgence humanitaire, au besoin pressant d’une désescalade et aux attentes de Kinshasa pour venir en aide aux populations meurtries de Goma, au Nord Kivu.
Si les nouveaux facilitateurs sont déjà connus et les Chefs d'État major dessus armées de la SADC-EAC ont tenu leur réunion, plusieurs résolutions issues de ce sommet ne sont pas toujours d'application. La réunion ministérielle prévue à Harare (Zimbabwe) ce vendredi 28 février 2025 a été reportée à une date ultérieure et jusque-là une nouvelle date n'est pas encore connue par les différentes parties prenantes.
À titre indicatif, le Sommet a notamment décidé de la cessation des hostilités et d’un cessez-le feu immédiat et sans conditions auxquels les partis étatiques et non étatiques sont tenues, la réouverture de l'aéroport de Goma et des principales voies d'approvisionnement terrestres et lacustres permettant l'acheminement de l'aide humanitaire ainsi que le rapatriement des militaires décédés et de l’évacuation des blessés.
Clément MUAMBA