À six jours du scrutin crucial en République démocratique du Congo (RDC), la Commission électorale nationale indépendante (CENI) fait face à des défis logistiques majeurs dans le déploiement du matériel électoral à travers le pays. Dans une démarche pour répondre à ces défis, le gouvernement congolais a récemment sollicité le soutien du Conseil de sécurité des Nations unies.
Dans une lettre datée du mardi 12 décembre, l'ambassadeur Zénon Mukongo, représentant de la RDC aux Nations unies, a officiellement demandé au Conseil de Sécurité l'autorisation d'élargir le soutien logistique de la MONUSCO à d'autres provinces du pays. Jusqu'à présent, les hélicoptères de la mission onusienne ont été déployés exclusivement dans les provinces de l'Ituri, du Nord et du Sud-Kivu pour faciliter le déploiement du matériel électoral.
Cependant, le mandat actuel de la MONUSCO limite son action à ces trois provinces. Une résolution encadrant ce mandat précise même que le soutien au processus électoral ne doit pas compromettre la capacité de la Mission à s'acquitter de ses tâches prioritaires. Les attentes d'une réponse du Conseil de Sécurité sont élevées, surtout à six jours seulement de la tenue des élections, selon des sources onusiennes.
Malgré les appels du gouvernement en faveur d'un retrait accéléré de la MONUSCO, celui-ci compte toujours sur le support logistique de la mission. L'ambassadeur Zénon Mukongo avait souligné lundi son attente que le renouvellement du mandat de la mission onusienne, prévu le 20 décembre, inclut explicitement un appui aux élections de décembre.
Outre ces enjeux logistiques, la CENI doit également faire face à des problèmes liés à la qualité des cartes d'électeurs. Dans un communiqué rendu public lundi 11 novembre, la Mission d’observation électorale (MOE) Regard Citoyen a critiqué le refus d'accréditations par les antennes de la centrale électorale en raison de la mauvaise qualité des cartes. La MOE a souligné que cette qualité est de la responsabilité de la CENI.
Bien que la CENI ait pris des mesures pour remplacer les cartes défectueuses, la mission s'inquiète des difficultés rencontrées par les électeurs pour obtenir des duplicatas, risquant de compromettre leur droit fondamental de choisir leurs représentants et d'impacter négativement le taux de participation aux élections.
La MOE a aussi regretté le fait que l'application permettant le dépôt des demandes d'accréditations en ligne n'ait été disponible que très tardivement sur le site internet de la CENI, le 4 décembre dernier, soit la veille de la date limite de dépôt. Elle a révélé que de nombreux démembrements de la commission élecrorale n'avaient pas encore reçu tout le matériel nécessaire à l'émission de ces cartes.
Regard Citoyen a donc recommandé à la CENI de répondre rapidement aux nombreuses demandes d'émission de duplicata, d'assouplir les mesures pour l'obtention des accréditations dédiées aux témoins des partis politiques, et d'instruire les antennes d'accepter les photocopies des cartes d'électeurs, quel que soit leur état.
Malgré ces défis, la centrale électorale confiante. Mercredi, elle a partagé des informations sur les dispositions logistiques mises en place avec les observateurs de la SADC, assurant que les élections se dérouleront comme prévu le 20 décembre.