Élections en RDC: " ce n'est pas la première fois au pays qu'on prolonge le vote d'un jour " (Didi Manara)

Un bureau de vote à Lubumbashi
Un bureau de vote à Lubumbashi

La décision de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) autorisant "la poursuite du vote" dans les bureaux de vote qui, en raison de divers problèmes n'ont pas pû fonctionner mercredi 20 décembre, ne cesse de susciter des réactions dans l'environnement sociopolitique congolais. Pour Didi Manara Linga, 2e Vice-président de la CENI, la prolongation d'un jour du vote en RDC n'est pas une première. 

Didi Manara précise que la démarche de son institution s'inscrit dans la logique de respecter le droit de vote reconnu aux citoyens congolais comme l'un des droits fondamentaux.

" Ce n'est pas la première fois que notre pays prolonge le vote pour le jour d'après. Nous avons connu ce cas déjà en 2011 où on a dû prolonger les élections au niveau de la ville de Lubumbashi à Bel Air, ici même à Kinshasa dans la Tshangu mais également au niveau de l'Équateur à Bongandanga, il y a eu des incidents majeurs qui ont fait en sorte que l'élection soit prolongée donc j'aimerais dire ici aux Congolais que ce n'est pas une nouvelle chose qu'on venait de faire là, nous avons déjà connu ce cas. Si nous le faisons parce que nous pensons au niveau de la CENI que le droit au vote est un droit fondamental qui est au dessus des conciliabules politiques ou de respect des délais par rapport au calendrier électoral ", s'est-il justifié jeudi 21 décembre lors de son passage à l'émission Au coeur de la présidentielle 2023 diffusée sur la chaîne nationale RTNC. 

Didi Manara a rejeté les allégations selon lesquelles la CENI a organisé ces élections dans la précipitation et sans être prête. Il estime qu'il était important de ne pas laisser le pays tomber dans l'illégitimité.

" Non ! Pas du tout ! Il n'y a aucune précipitation, nous avons promis au peuple congolais que nous aurons les élections le 20 décembre et ça eu lieu. Nous avons prolongé c'est-à-dire ce sont les élections organisées le mercredi 20 décembre mais prolonger jusqu'au 21 donc c'est une simple prolongation et celà c'est pour ramasser tous ceux ceux là qui veulent voter, le vote qui est un droit fondamental d'un peuple,on ne pouvait pas nous nous camper, nous cantonner sur le respect strict des 11 heures d'ouverture, nous nous sommes dits nous donnons la chance à tous les congolais vraiment de voter, surtout à des endroits où nous avons connu des problèmes" a-t-il fait remarquer. 

Depuis l'adoption de la nouvelle constitution en 2005,la RDC vient d'organiser son quatrième cycle électoral. Si des doutes planent depuis plusieurs mois quant à la tenue des scrutins, la CENI a tenu à respecter son calendrier malgré les défis logistiques et financiers. La CENI a pu obtenir "in extremis" l'appui logistique notamment des Forces armées égyptienne et des FARDC en plus de l'importante aide de la Monusco qui a permis d'acheminer les kits dans les zones à accès difficiles à travers le pays.

Après le vote, la CENI envisage de proclamer les résultats provisoires de la présidentielle d'ici le 31 décembre. Ensuite s'ouvrira l'étape du contentieux électoral devant la Cour constitutionnelle qui, à son tour, devra confirmer ou infirmer les résultats publiés. Le nouveau Président de la République va prêter serment le 20 janvier 2024 selon le calendrier de la centrale électorale.

Clément MUAMBA