RDC : au moins deux morts et des dégâts matériels après une forte pluie à Butembo

Une vue de la ville de Butembo
Une vue de la ville de Butembo

Une forte pluie s'est abattue jeudi 28 mars sur la ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu, provoquant des inondations massives dans la vallée de Vusenzera, jusqu’à causer des pertes humaines et matérielles. Le bilan humain de cette catastrophe est de deux enfants morts, emportés par les eaux de pluie dans la vallée de Vusenzera-Vuhesi.

« Toutes les avenues sont inondées, les ruelles et les parcelles sont également submergées. Les habitants sont en train d’évacuer leurs biens. Le quartier est bien urbanisé, mais nous manquons de caniveaux pour conduire les eaux, et nous sommes non loin de la rivière Waimirya, ce qui constitue un réel danger. Nous avons perdu certains biens et des documents. Ici à l'hôpital, nous venons d’accueillir le corps d’une enfant, une fillette âgée de seulement 5 ans », a déclaré Dr Albert Kayambu Yoga, responsable du centre hospitalier de Katuli.

Outre ces pertes humaines, les inondations ont causé des dégâts considérables. Plusieurs habitations ont été envahies par les eaux, emportant des biens et des animaux. Les habitants de la vallée de Vusenzera se retrouvent dans une situation de précarité, avec des pertes matérielles graves et des infrastructures déjà fragilisées.

John Kameta Paluku, président de la société civile de la commune de Bulengera, a lancé un SOS aux autorités locales et nationales. Il a urgemment sollicité la mise en place de mesures strictes concernant les constructions anarchiques dans la ville, qui aggravent les effets des intempéries. Il a également recommandé à la population de s'impliquer activement dans les travaux communautaires d'assainissement, tels que le curage des caniveaux, afin de prévenir de futures inondations, surtout pendant la saison des pluies.

« Nous ne pouvons pas continuer à jeter des déchets partout, à encourager les jeunes à les verser dans les caniveaux et espérer vivre dans une ville propre et bien assainie. L’environnement réagit lorsque nous attaquons, et nous en payons le prix fort. C’est pourquoi il est crucial que les familles organisent des débats citoyens sur la gestion des déchets. Nous devons sensibiliser la population pour qu’elle cesse de jeter les ordures n'importe où, car cela représente un danger réel pour la sécurité publique. Nous demandons aux autorités de veiller à ce que les constructions anarchiques soient interdites, surtout pendant cette période pluvieuse. Nous appelons aussi la population à participer aux travaux communautaires, comme les 'salongo', et à effectuer le curage des caniveaux pour sauver des vies humaines », a-t-il lancé.

En outre, un autre impact majeur de cette catastrophe est l'état du pont situé dans la concession de l'ITAV, au niveau de l'abattoir. Cet ouvrage essentiel reliant les quartiers Vuteste et Bwinyole au centre-ville est désormais hors service. Rongé par les inondations, il est presque complètement affaissé dans les eaux de la rivière qui le traverse, rendant l'accès entre ces quartiers et le centre-ville difficile et dangereux. Les habitants doivent désormais emprunter des itinéraires détournés, compliquant encore davantage la situation de mobilité pour de nombreux résidents.

Josué Mutanava, à Goma