La société civile forces vives juge inopportune sa participation aux consultations entamées lundi dernier à Kinshasa par le conseiller spécial du président de la République en matière de sécurité. Dans une lettre ouverte, adressée à Eberand Kolongele, cette structure conditionne sa participation par une réponse à sa requête en faveur de ses membres qui se trouvent dans les zones sous occupation et d'autres en exil.
La société civile forces vives s'indigne de l'indifférence des autorités vis-à-vis de sa correspondance, en début de la crise, alertant sur les solutions à prendre mais également sur l'insécurité dans laquelle ses activistes et certains mouvements vivaient, ayant occasionné des pertes en vies humaines.
« Depuis le début de cette crise, plusieurs messages d'alertes ont été envoyés aux autorités compétentes pour des solutions idoines. Les acteurs de la Société Civile Forces Vives que nous représentons et quelques-uns des mouvements citoyens vivent en clandestinité et d'autres en exil forcé pour avoir été loyaux envers la République et ses institutions légalement établies. Beaucoup d'autres ont perdu leur vie et celle de leurs proches. Nous avons adressé une correspondance aux autorités compétentes afin de solliciter la moindre intervention en faveur de ces militants, sans suite jusqu'à ces jours. Notre participation aux consultations politiques sans avoir obtenu des assurances d'intervention en faveur de nos collègues des zones sous occupation de la rébellion et en exil, serait une insouciance coupable. Une réponse à notre requête, nous encouragerait à participer aux consultations », lit-on dans la correspondance.
Depuis l'ouverture desdites consultations, voulues par Félix Tshisekedi, aucun mouvement de la société civile ne s'est montré partant, bien qu'elle figure parmi les acteurs à être consultés. L'opposition, elle, est radicale. Elle boycotte cette initiative qu'elle qualifie d'une stratégie devant renforcer le pouvoir du président Tshisekedi, dont les institutions sont issues des élections de décembre 2023, qu'elle qualifie de «frauduleuses».
Samyr Lukombo