Kibua, un centre commercial situé à environ 80 kilomètres à l'Est de Walikale centre, a été le théâtre de pillages perpétrés par les rebelles de l’AFC/M23. Lors de leur retrait de Walikale centre le 2 avril dernier, ces derniers ont systématiquement pillé des pharmacies privées, boutiques, habitations, etc. Retour sur la situation actuelle.
La vie peine à reprendre à Kibua, dans le groupement Ihana (territoire de Walikale). Les commerçants veulent reprendre leurs activités mais ils sont bloqués, étant donné qu'ils ont tout perdu. Selon eux, rien n’a été épargné, même les aiguilles ont été pillées par les rebelles de l’AFC/M23. Se relever de cette situation est un parcours de combattant, disent-ils.
"J'ai tout perdu. Je n'ai plus rien. Je ne sais même pas par où commencer", déclare, les larmes aux yeux, Kababa Jacques, tenancier d'un bistrot à Kibua. Les rebelles avaient bu tout son stock qu'il avait entreposé à l'hôpital général de Kibua avant de casser toutes les bouteilles.
Des guests houses à Kibua n'ont pas été épargnés. Les matelas, les couvertures, les moustiquaires, ont été emportés par les rebelles de l’AFC/M23 pendant que les lits et les chaises ont servi de bois de chauffe pour préparer à manger.
"Regardez, je suis dans l'obligation de tout recommencer, mais avec quel moyen?,", se demande Patrick (nom d'emprunt), sous un ton de choc, montrant des chambres vides.
Le président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), antenne de Kibua indique que pour ce seul centre, les commerçants ont perdu plus de 50 millions de francs congolais dans le pillage perpétré par l’AFC/M23. Pour Jean Marrion Munsunsu, le gouvernement devrait aider à couvrir ce gap.
"Tous les commerçants sont par terre. Ils avaient entreposé leurs marchandises à l'hôpital général de référence de Kibua croyant que c'est une zone inviolable. Mais ce que nous avons vécu, c'est inimaginable. C'est une perte que nous ne savons pas couvrir. Seul le gouvernement peut nous sauver de cette situation en nous accordant des prêts que nous pouvons rembourser progressivement pour que nous puissions nous relever", a-t-il plaidé.
Selon M. Munsunsu, cette situation va prendre plusieurs années pour relever ce défi économique. Actuellement, trois boutiques et deux pharmacies ouvrent leurs portes pour vendre des résidus des marchandises pillées.