Le Royaume de Belgique dit condamner avec la plus grande fermeté les violences dans l’Est de la RDC, en particulier en Ituri et au Nord-Kivu, deux provinces placées sous état de siège depuis le 6 mai dernier et où les attaques ne cessent de se multiplier ces derniers jours, faisant de nombreuses victimes parmi les civils, y compris des femmes et des enfants.
Pour cette raison, la Belgique fait savoir qu’elle vient d’apporter son soutien à un projet d’appui en matière de justice transitionnelle, de lutte contre l’impunité et de protection développé par le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) en RDC, dont elle est un des principaux bailleurs de fonds.
« Il s’agit, au niveau national, d’un appui au processus de mise en place d’une commission de justice transitionnelle ainsi qu’au renforcement du système judiciaire, accompagné d’un appui aux processus provinciaux dans sept provinces particulièrement touchées par des conflits, dont le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri », peut-on lire dans un communiqué du gouvernement belge.
Ce projet est basé sur quatre (4) axes prioritaires, à savoir : la promotion de la paix durable et de la réconciliation à travers la justice transitionnelle et la lutte contre l’impunité ; le soutien aux victimes de violences et de crimes graves ; la participation et la protection des civils ; l’appui au processus de réintégration des ex-combattants et miliciens et leur participation au processus de justice transitionnelle.
« La dimension genre se verra accorder une place centrale au sein de ce projet, avec un accent spécifique sur les victimes de violences sexuelles (appui juridique, médical, psycho-social, économique) et sur la participation des femmes aux activités mises en place. Une collaboration avec ONU Femmes est prévue afin dans ce cadre », ajoute le communiqué.
La ministre belge de la Coopération au développement Meryame Kitir a justifié son soutien en ces termes : « les habitants de plusieurs provinces de la RDC souffrent depuis des années d'une violence persistante. Sans punir les auteurs, il sera impossible de parvenir à la réconciliation et de faire en sorte que les armes se taisent. C'est pourquoi j'ai décidé de soutenir ce projet du Bureau des Droits de l'Homme des Nations Unies, car il facilitera l'accès des victimes à la justice et contribuera à la lutte contre l'impunité ».
A celle des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, d’ajouter :
« les violences dans l’est de la RDC ont détruit trop de vies innocentes. C’est pourquoi nous continuons à déployer des actions en faveur de la paix. Pendant son mandat au Conseil de sécurité ́ de l’ONU et, encore aujourd’hui, la Belgique plaide pour une mission des Nations Unies (MONUSCO) plus opérationnelle et plus attentive à la protection des civils. Nous avons aussi contribué à la récente stratégie onusienne pour les Grands Lacs afin de couper les ressources des groupes armés. Les autorités congolaises peuvent compter sur notre soutien dans leurs efforts visant à apporter la stabilité dans la région et protéger les populations ».
Japhet Toko