L'armée congolaise a annoncé vendredi la libération de six militaires retenus pendant trois mois par un groupe armé actif dans l'Est troublé de la République démocratique du Congo et la mort de deux soldats dans une embuscade.
Cette libération a eu lieu jeudi dans la localité de Busumba, dans la province du Nord-Kivu, au cours d'une rencontre sollicitée par des miliciens du groupe armé Nyatura.
"Ils (les miliciens) ont remis six de nos militaires qu'ils avaient enlevés il y a environ trois mois", a déclaré à l'AFP le général de brigade Évariste Lumbu, chef de l'opération Sukola 2 dans le sud du Nord-Kivu.
Les six militaires étaient "en bonne santé" et ont été conduits auprès des autorités militaires à Goma, la capitale provinciale, a indiqué le colonel William Amisi, chef des opérations de l'armée congolaise à Kitchanga dans le territoire de Masisi, où ils ont été libérés.
Pour l'armée, cette libération est la conséquence de la pression militaire exercée sur les groupes armés dans le Nord-Kivu, une province placée en état de siège comme celle de l'Ituri voisine depuis le 6 mai.
"Il s'agit d'un geste en faveur de la paix", a déclaré de son côté le général autoproclamé Jean-Marie Bonane, chef du groupe armé Nyatura.
Plusieurs dizaines des miliciens Nyatura s'étaient rendus la semaine dernière.
La milice Maï-Maï Nyatura est constituée de Hutu congolais qui prétendent défendre leur communauté contre les attaques d'autres communautés dans la région de Masisi. Ces miliciens sont accusés de soutenir la rebelles Hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Par ailleurs, dans la province voisine du Sud-Kivu, deux militaires ont été tués et un autre blessé jeudi dans une embuscade tendue par la milice Maï-Maï Kalenga à Lwicha, une localité du territoire de Fizi, selon l'armée.
L'Est congolais est en proie à des violences depuis près de 25 ans. 122 groupes armés de tailles diverses y ont été recensés, d'après le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST en anglais).