L'unanimité ne cesse de se dégager sur la nécessité de privilégier les solutions politiques et diplomatiques en ce qui concerne la crise sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo marquée par les offensives de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda. La Communauté internationale et les organisations régionales sont tous " unanimes" qu'il n'y a pas de solution militaire à la crise sécuritaire en cours en RDC.
À l'issue du sommet extraordinaire virtuel tenu ce jeudi 13 mars, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) l'a une nouvelle fois recommandé et dit s'inscrire dans la logique des résolutions du sommet conjoint SADC-EAC ordonnant la fusion des processus de paix à savoir Luanda et Nairobi. L'objectif poursuivi est celui de renforcer le processus de consolidation de la paix en RDC.
" Le Sommet a réaffirmé son engagement indéfectible à continuer de soutenir la RDC dans ses efforts pour préserver son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale, ainsi que pour instaurer une paix, une sécurité et un développement durables. Le Sommet a réitéré la nécessité d'une solution politique et diplomatique avec toutes les parties, y compris les parties étatiques et non étatiques, militaires et non militaires, dans l'est de la RDC, pour le rétablissement de la paix, de la sécurité et de la tranquillité dans le pays. Le Sommet a également réitéré la décision du Sommet conjoint de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) et de la SADC de fusionner les Processus de Luanda et de Nairobi et d'inclure davantage de facilitateurs afin de renforcer le processus de consolidation de la paix ", dit le communiqué final de la SADC.
Par la même occasion, ils ont apporté leur soutien à la récente résolution du conseil de sécurité de l'ONU qui, à son tour, apporte son soutien aux initiatives diplomatiques régionales pour le rétablissement de la paix dans l'Est de la RDC.
" Le Sommet salue la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) qui fournit des orientations pour une solution durable tout en soutenant les efforts régionaux de l'UA, de la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE), de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et de la SADC, pour l'organisation de réunions de haut niveau et les efforts déployés dans le cadre des processus de médiation de Luanda et de Nairobi, ainsi que les efforts du Secrétaire général des Nations Unies pour rétablir la paix et la sécurité dans l'est de la RDC. Le Sommet a pris acte de la gratitude de Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo, pour le soutien continu de la SADC face aux défis sécuritaires auxquels la RDC est confrontée", ajoute le communiqué.
Depuis le sommet conjoint SADC-EAC tenu à Dar es Salam, il a été constaté des divergences de vues entre Kinshasa et les organisations régionales. Alors que le sommet conjoint des chefs d'État et de gouvernement de la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) avait ordonné la fusion des processus de Luanda et de Nairobi afin d'améliorer leur complémentarité, le gouvernement congolais voit les choses autrement et préfère parler d'un alignement entre ces deux processus régionaux.
Devant les ambassadeurs et diplomates accrédités en RDC mercredi 5 mars 2025, la Ministre des Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba est revenue sur la nécessité de relancer rapidement les processus de Luanda et de Nairobi afin de trouver des solutions diplomatiques et durables à la crise dans l'est du pays. Selon la ministre, la RDC soutient l’alignement, et non la fusion des processus de Luanda et Nairobi, précisant que les deux ont des objectifs complémentaires et que leur alignement sous l'égide de l'Union africaine est la meilleure voie pour avancer vers la paix.
Parallèlement à cette démarche, les négociations directes entre les rebelles de l’AFC/M23 débutent le mardi 18 mars prochain à Luanda, a annoncé ce mercredi soir la Présidence angolaise. La veille, à l’issue d’une visite du président congolais Félix Tshisekedi à Luanda, la médiation angolaise a annoncé que les deux parties allaient entamer des discussions directes. Les délégations des deux parties en conflit sont donc attendues dans les prochaines heures dans la capitale angolaise.
Clément MUAMBA