36 ans, Rossy Mukendi, initiateur du Collectif 2016, a été tué par balle le 25 février alors qu’il participait à une manifestation appelée par les laïcs catholiques pour exiger des élections crédibles. Assistant à l’Université pédagogique nationale (UPN), licencié en relations internationales dans la même université, il aspirait également à une carrière scientifique. Il est auteur de l’ouvrage « De la renaissance de la RDC dans le contexte géopolitique post-bloc ».
Le 17 mai 2017, lui et 13 autres militants de Collectif 2016 sont arrêtés. Leur péché … une manifestation pour réclamer l’asphaltage de l’aventure de l’Université. Rossy passera des mois dans un cachot de l’ex-Demiap.
Toujours aussi engagé, il n’est pas loin des activités du CLC. Lui aussi veut le départ de Joseph Kabila et l’organisation de bonnes élections en 2018.
Le 25 février 2018 comme pour les manifestations précédentes, il se retrouve parmi les leaders de la marche qui devrait partir de la paroisse Saint-Benoît de Lemba. Et c’est là que le pire arrive.
« Nous étions à l’église. C’était après la messe de 6h30' à la paroisse Saint-Benoît de Lemba. Nous avions vu d’abord des policiers lancer des grenades lacrymogènes. Il était allé fermer le portail de l’église. Un policier a ouvert la porte et a tiré à bout portant sur notre ami », témoignera un des ces amis.
Pourtant, pour cette manifestation, la police avait décrété l’opération « zéro mort ». Un leurre.
Le 26 février 2018, le policier Tokis Kumbo est arrêté. Il est accusé d’avoir « tiré une balle en caoutchouc à moins de 20 mètres de Rossy Mukendi ».
Le 1er mars 2018, la PNC met en garde et promet des poursuites judiciaires à l’endroit des personnes qui pointeraient le Major Carine Lokeso comme auteur du meurtre de l’activiste Rossy Mukendi. Ce jour-là, la police réitère la thèse des affrontements suivis des tirs de balles en caoutchouc.
Le 3 mars 2018, 22 177 euros sont collectés auprès des internautes congolais pour organiser les obsèques de l’activiste. La collecte est initiée par Thania Lingosa, une Congolaise vivant à Bruxelles.
Le 5 mars 2018, ASADHO, révèle que Rossy Mukendi était sur une liste de 419 jeunes des mouvements citoyens qui seraient «traqués » par les services des renseignements.
Le 8 mai 2018, Marie-Ange Mushobekwa, ministre des Droits humains, révèle à ACTUALITE.CD que trois policiers qui se trouvaient sur le lieu où Rossy Mukendi a été touché par balle sont aux arrêts.
Le 18 mai 2018, la dépouille de l’activiste a finalement été déposée à ASSANEF, dans la commune de Lingwala, avant son inhumation. Ce, après des mois de bras de fer entre ses proches et le gouvernement.
Le 25 mai 2018, le procès sur sa mort s'ouvre, après moult pression, au tribunal militaire de garnison de la commune de Matete à Kinshasa.
Le 2 juin 2019, Ferdinand Mukendi, père de Rossy Mukendi, décède des suites d’une crise d’hypertension.
Le 25 février 2020, à la tête du « Collectif 2016 », Yannick Tshimanga dit poursuivre les “idéaux de l’alternance” pour lesquelles militait son frère Rossy Mukendi.
Le 30 juin 2020, Denise Nyakeru promet d'assurer la scolarité de tous les enfants de Rossy Mukendi.
Le 26 mars 2021, le commissaire supérieur adjoint, Carine Lokeso, est mise à la disposition du ministère public pour “supplément d'informations”.
Le 27 mars 2021, Carine Lokeso est placée sous mandat d'arrêt provisoire et transférée à la prison militaire de Ndolo.
Le 19 octobre 2021, la Cour militaire rejette la demande de comparution de Sylvano Kasongo.
Le 6 décembre 2021, le ministère public requiert 10 ans de servitude pénale principale pour violations des consignes à l’encontre de Carine Lokeso. La servitude pénale a été requise pour Tokisi Kumbu pour « meurtre par participation en tant qu'auteur matériel, et 10 ans de servitude pénale principale pour violations des consignes pour Bivula Makiadi, garde du corps de Lokeso.