RDC : pour la VSV, les contradictions autour des émoluments des députés prouvent à “suffisance” l'absence de transparence dans la gestion de la chose publique

Chrsitophe Mboso et son bureau lors de l'ouverture de la session de mars à l'Assemblée nationale/Ph. Ass. Nationale

L’ONG la Voix des sans voix pour les droits de l’homme (VSV) a aussi, à son tour, réagi aux révélations de l’opposant Martin Fayulu sur les émoluments mensuels que perçoivent les députés nationaux. Le montant de 21.000 usd évoqué par le président national du parti ECIDé a provoqué un tollé au sein de la population.

Tout en se disant surprise et choquée par rapport à ces allégations, la VSV note que les contractions enregistrées depuis autour de cette affaire prouvent à suffisance le manque de transparence dans la gestion au sein de certaines institutions.

« Ces contradictions prouvent à suffisance l'absence de transparence dans la gestion de la chose publique au sein de certaines Institutions en RDC. Certains parlent de 20.000 USD d'émoluments, d'autres de 16.000 USD et d'autres encore 14.000 USD qu'ils toucheraient, etc. Face à cette confusion, le bureau de l'Assemblée nationale doit tout mettre en œuvre pour éclairer la population congolaise dont le droit à l'information doit être respecté », lit-on dans le communiqué de la VSV.

Pour la VSV, il est inadmissible que les animateurs des institutions soient les seuls à mener un train de vie décent comparativement à la majorité de la population, qui “croupit” dans la misère extrême.

« Comment peut-on comprendre qu'un député national touche près de 21.000 USD par mois alors que dans le même pays, le Professeur Ordinaire des universités touche moins de 2.000 USD par mois, le médecin général 1.450 USD par mois et l'enseignant est payé moins de 250 USD par mois (à titre illustratif le préfet des études, chef d'établissement avec le grade de chef de Division n'a que 398.000FC, soit 199 USD) », ajoute le communiqué de la VSV.

A l’instar de la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO) ou encore l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), la VSV réitère la nécessité de publier les salaires et autres émoluments payés aux animateurs des institutions de l’Etat ainsi qu’aux mandataires publics.

« La VSV demande ainsi au Président de la République en particulier et aux autres autorités congolaises en général, d'œuvrer positivement pour rendre effective la réduction tant attendue du train de vie des animateurs des Institutions. De même, la VSV pense qu'il est important, gestion transparente oblige, que le gouvernement procède à la publication solennelle des salaires et autres émoluments payés aux gouvernants et autres mandataires publics », note cette ONG.

En RDC, le salaire de base d’un député national n’est toujours pas connu du public. Plusieurs députés ont rejeté les affirmations de Martin Fayulu mais n’ont toutefois pas révélé ce qu’ils touchaient en réalité.

Arician Kalubi et Exaucé Ngbongbo, stagiaires IFASIC