La République Démocratique du Congo prend part active aux travaux de la 27ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) à Charm El-Cheikh en Egypte. Après avoir pris la parole, lundi 7 novembre, lors de la rencontre consacrée à l'initiative du Royaume-Uni en faveur des pays en développement et non pollueurs, le Premier ministre Sama Lukonde était à nouveau à la tribune de la COP-27 mardi 8 novembre, devant plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que des experts en matière de climat venus du monde entier.
Sama Lukonde Kyenge a saisi cette opportunité pour attirer l'attention des dirigeants du monde entier sur la situation d'insécurité dans la partie Est qui menace indubitablement les écosystèmes dont la planète a besoin pour sa survie face au réchauffement de la planète. Démontrant l'apport non négligeable de la RDC dans les efforts de la planète dans la lutte contre le réchauffement climatique, Sama Lukonde a eu des mots justes pour appeler à un appui financier conséquent en faveur de la RDC.
Le chef du gouvernement en a aussi profité pour dénoncer de nouveau l’agression du M23 soutenu par le Rwanda tout en appelant la communauté internationale au soutien sans faille à la RDC dans ses efforts pour le rétablissement de la Paix et de la sécurité dans la région.
« Il a été scientifiquement prouvé que les forêts du bassin du Congo au regard de leur capacité d'absorption de Carbonne constituent désormais le premier poumon de l'humanité dont il va falloir dès à présent renforcer la préservation, la protection et la restauration. En outre, ces scientifiques ont émis le vœu de voir instituer dans le bassin du Congo à Yangambi, précisément un observatoire scientifique sur le climat, la RDC s'engage à accompagner sa mise en œuvre. Pour notre pays, c'est une reconnaissance mondiale. En effet, les forêts du bassin du Congo couvrent une superficie de 268 millions d'hectares dont 155 millions en RDC soit environ 62% de cette superficie, pour un stock de Carbone aujourd'hui estimé à 24 giga tonnes. À cela, il convient d'ajouter les tourbières avec un stock de 30 giga tonnes de carbone ainsi qu'un potentiel hydroélectrique estimé à 150 giga Watts et le gisement des métaux stratégiques Cobalt, Lithium, Cuivre, Manganèse faisant de notre pays un acteur incontournable de la transition énergétique globale », a dit le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge dans son discours.
Et de poursuivre :
« Avec ces solides atouts climatiques, la RDC se présente comme pays solution. Force est de constater qu'en dépit de tous les efforts consentis par notre pays pour préserver les forêts tropicales, conserver la biodiversité et lutter contre le changement climatique, non seulement elle ne bénéficie pas des compassassions justes et équitables, à cela s'ajoutent des problèmes sécuritaires auxquels nous devons faire face notamment l’agression du M23 soutenu par le Rwanda, y compris dans le Parc des Virunga. La présence des groupes armés dans ce patrimoine protégé de l’UNESCO complique davantage notre tâche de préservation de la nature. Le monde doit se lever pour soutenir nos efforts de paix et de sécurité et ainsi mieux protéger nos écosystèmes ».
Aussi, a-t-il, souligné que le besoin financier de la RDC pour la mise en œuvre de sa contribution déterminée au niveau national est à ce jour estimé à 48 milliards de dollars, dont 25 milliards pour l’atténuation et 23 milliards pour l’adaptation. En ce qui concerne le processus de vente aux enchères des blocs pétroliers et gaziers, le Représentant du Chef de l'État a rassuré les partenaires de la RDC que le pays mettra tout en œuvre pour préserver sa biodiversité et respecter les normes environnementales et sociales. La vision prospective sur l’affectation des revenus issus de cette exploitation, souligne Sama Lukonde, permettra entre autres d’améliorer les conditions de vie des populations congolaises.
« La RDC porte également la voie de la communauté économique des États d'Afrique Centrale (CEEAC) ainsi que celle de la SADC en exhortant la présente session à adopter une décision qui reconnaisse les besoins spécifiques et les circonstances particulières de ces régions touchées par les effets néfastes de changement climatique », a plaidé le représentant de Félix Tshisekedi lors de ces travaux.
Ces assises interviennent quelques semaines après les travaux de la Pre-Cop 27 organisés à Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo. Plus de 64 ministres ayant en charge les questions de l’Environnement et du Climat, venus du monde entier, avaient pris part aux assises sur la PRECOP 27. Cette rencontre de trois jours avait permis aux participants de donner des orientations sur les différentes thématiques qui constitueront l’agenda des débats lors de la COP27, en cours actuellement à Charm El-Cheikh, en Egypte.
À la suite de la situation sécuritaire tendue au pays avec l'agression Rwandaise via le M23, le Chef de l'État est représenté en Egypte par le premier Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.
Clément MUAMBA