L’adhésion de la RDC à la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est n’a jamais fait l’unanimité. Et d’ailleurs la décision n’avait pas fait l’objet de débat à l’Assemblée nationale, dénonce la députée nationale Geneviève Inagosi. Elle rappelle que le manque de débat à l'Assemblée nationale lors des examens des textes lois est devenu coutume. Intervenant lors de la plénière de mardi contre la motion d'ordre de son collègue Daniel Mbau, l'élue de Wamba (Haut Uele) a déploré le comportement de l'Assemblée nationale qui s'est habituée à donner au gouvernement le pouvoir de légiférer pendant les vacances parlementaires.
"Nous ne sommes pas une caisse de résonance si le gouvernement a apporté ces ordonnances lois ici pour ratification, c'est-à-dire que nous avons le pouvoir de les approuver ou de les rejeter, nous ne pouvons pas venir ici comme si c'était une lettre à la poste qu'on est venu déposer. Cette chambre a pris une mauvaise habitude de donner le pouvoir au gouvernement pour en faire ce qu'il veut”, a-t-elle dénoncé.
Mme Inagosi estime que le manque de débat est à la base du mauvais choix opéré par le gouvernement en adhérant à la communauté des États d'Afrique de l'Est.
"Hier, nous avons ici usurpé le débat sur l'adhésion de la RDC à l'EAC, aujourd'hui nous sommes rattrapés. Je pense qu'il n'est jamais tard pour bien faire...", a-t-elle ajouté.
Rattrapés? Déjà le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso lui-même a eu à dénoncer cette force de l’EAC qui est restée passive sur le terrain.
L’EAC est au cœur des débats actuellement en RDC. Cette organisation sous régionale composée des pays de l’Est dont certains comme le Rwanda et l’Ouganda sont cités comme les agresseurs de la RDC, avait décidé de déployer une force pour faire face à la guerre du M23 dans l’Est du pays. Mais les troupes kényanes, burundaises, ougandaises et sud-soudanaises sont perçues comme complices du M23 car n’ont jamais ouvert le feu. L’Ouganda par exemple dit ne pas venir combattre le M23 mais présente ses troupes comme une “force neutre”. Pendant ce temps, le gouvernement congolais continue d’insister que le mandat de la force de l’EAC est offensif. Plusieurs initiatives parlementaires ont été enclenchées ces derniers jours par les députés au sujet de l’EAC et sa force présente au Nord-Kivu.
Clément MUAMBA