Le trio Matata Ponyo, Moise Katumbi et Delly Sesanga ainsi que Martin Fayulu, tous leaders de l’opposition et candidats déclarés à la prochaine élection présidentielle ont publié séparément des mémorandums dans lesquels ils reviennent sur leurs recommandations à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans le cadre du processus électoral en cours.
Les deux parties ont énuméré les mêmes constats et leurs principales revendications se rencontrent. D’une part, elles font notamment constater l’inexistence d’un cadre tripartite de concertation entre la CENI, les partis politiques et la société civile pour le monitoring régulier du processus électoral ou encore le fait que les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs se sont déroulées dans l’opacité la plus totale. D’autre part, elles appellent à la recomposition de la CENI et de la Cour constitutionnelle, à la revisitation de la loi électorale, à l’arrêt de l’instrumentalisation de la justice et du parlement ou encore à l’audit externe du fichier électoral par un cabinet indépendant.
Appel à l’appui des partenaires dont l’Union européenne pour financer les élections
Toutefois, le trio Matata, Katumbi et Sesanga va plus loin dans son mémorandum, quand il aborde la question liée au financement des élections. Pour ces trois personnalités, au regard des contraintes en rapport avec le financement des élections, des partenaires devraient être sollicités pour appuyer le processus. Ils citent, à titre d’exemple, l’Union européenne.
« Etant donné les contraintes financières, les partenaires d'appui tels que l'Union Européenne devraient être sollicités pour la couverture financière », peut-on lire dans leur mémorandum.
Pour le groupe de trois, l’appui financier des partenaires permettra entre autres, de réaliser l’audit du fichier électoral en présence des délégués des parties prenantes par un cabinet international et indépendant sans que les autres opérations qui se tiennent en ce moment ne soient suspendues.
« Il s'agit d'une question de crédibilité du processus. Les besoins de respect du calendrier ne sont pas à négliger : organiser des élections dans le respect des délais constitutionnels est voulu par tous ; mais il faut des élections de bonne qualité. Il est possible de réaliser cet audit externe sans suspension des autres opérations inscrites au calendrier de la CENI, c'est-à-dire concomitamment », disent-ils.
Contexte
La question sur le financement des prochaines élections est au centre de l’attention des parties prenantes. Adolphe Muzito, reçu lundi dernier par Denis Kadima, dit avoir évoqué le sujet. Face aux doutes qui persistent encore dans l'environnement sociopolitique congolais quant à la capacité du gouvernement à doter la CENI des ressources financières nécessaires pour tenir le respect du calendrier électoral, le gouvernement se montre toujours optimiste quant à sa capacité à répondre favorablement à cette demande. Pour Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, "ceux qui pensent qu'il y aura un problème de financement qui justifie le report des élections doivent commencer à relativiser leurs calculs". La CENI attend du gouvernement cette année, près de 500 millions USD pour parachever les différentes étapes de son calendrier d'ici décembre 2023.
Japhet Toko