Au sein de l’hémicycle, l'atmosphère était particulièrement lourde ce vendredi. Les parlementaires n'étaient pas uniquement rassemblés pour la rentrée parlementaire. Des images évocatrices de l’Honorable Chérubin Okende Senga étaient brandies par ses pairs, un rappel poignant du tragique destin d'un des leurs.
Dans ce lieu emblématique du pouvoir législatif congolais, les échos des conversations s'étaient estompés pour laisser place aux souvenirs et au respect dû à cet homme. Christophe Mboso, président de l’Assemblée nationale, n'a pas manqué de rappeler, dans son allocution du jour, l'importance de ce drame qui a ébranlé la nation : « Il y a lieu en outre de signaler le cas de nos compatriotes tués récemment à Goma et celui du lâche et odieux assassinat de l’Honorable Chérubin Okende Senga, député national, dans des circonstances que les procédures judiciaires en cours vont certainement élucider ».
Revenons sur les faits. Le 13 juillet 2023, le corps ensanglanté de Chérubin Okende Senga était découvert à Kinshasa, à l’intérieur de son véhicule. L'affaire, qui a bouleversé la scène politique congolaise, a rapidement conduit à l'arrestation de son garde du corps et de son chauffeur. Tous deux sont actuellement détenus au commissariat provincial de la Police de Kinshasa.
Chérubin Okende Senga n'était pas uniquement un député national. Il était aussi l'élu de la circonscription de Lukanga à Kinshasa. Avant son mandat parlementaire, cet ancien administrateur technique des Lignes aériennes congolaises (LAC) avait gravi les échelons pour devenir ministre des transports d'avril 2021 à décembre 2022. Il avait volontairement quitté ce poste en manifestant sa solidarité envers son parti, Ensemble pour la République, qui avait alors décidé de quitter les rangs de la Majorité présidentielle pour rejoindre l'opposition. Outre ses responsabilités administratives, Okende Senga était également le porte-parole de ce parti, sous la direction de Moise Katumbi.
Les circonstances de son assassinat restent pour l'heure enveloppées de mystère, les investigations étant toujours en cours. Mais à l'Assemblée, au-delà de l'enquête, c'est le souvenir d'un homme engagé, d'un collègue et d'un symbole politique qui restera gravé dans les mémoires.