RDC : 17% des événements de campagne électorale entachés de suspicion d'utilisation de ressources publiques, selon la MOE Regard citoyen

Photo d'illustration
Les électeurs consultent les résultats devant un bureau de vote à Bukavu

La Mission d’observation électorale Regard citoyen a signalé une suspicion d'utilisation de ressources publiques dans 17% des événements de campagne électorale observés en République démocratique du Congo. Cette information a été révélée par les équipes de la mission, qui comprennent le Réseau Gouvernance Économique et Démocratie (REGED), le Réseau National pour l'Observation et la Surveillance des élections au Congo (RENOSEC), le mouvement Rien-Sans-Les-Femmes (RSLF), et le Réseau des Organisations des Droits Humains et d'Éducation civique d'Inspiration Chrétienne (RODHECIC).

Au total, 382 événements de campagne électorale ont été observés dans toutes les provinces de la République par les équipes de Regard Citoyen.

La suspicion d'utilisation de ressources publiques repose principalement sur des pratiques telles que l'affichage de supports de campagne sur les édifices publics. Certains fonctionnaires, ministres en fonction et mandataires publics ont été signalés comme étant redevables au chef de l’État sortant et candidat n°20 plutôt qu’à la nation. Certains d'entre eux ont même interrompu leurs activités professionnelles pour assister à des meetings, affichant des photos sur des bâtiments publics et partageant des vidéos.

Dans une déclaration antérieure sur ACTUALITE.CD, Jimmy Kande, porte-parole de la plateforme anti-corruption "Le Congo n’est pas à vendre", avait déploré ces pratiques, qualifiant de "triste" le comportement de hauts fonctionnaires de l’État entravant la candidature de certains opposants.

En 2022, Benjamin Makamba Mbalnda avait souligné, dans une étude sur l'égalité des chances pour l'accessibilité à la gestion de la chose publique, l'importance du financement a priori des campagnes électorales pour respecter les principes d'égalité énoncés dans la déclaration universelle des droits de l’homme et la Constitution de la RDC. Il avait proposé d'inclure dans la liste des parrains une frange de la société civile en plus des hauts magistrats, des professeurs d'université, des électeurs du bâtonnier national de l’ordre des avocats, et des membres des ordres professionnels légalement institués.