Élections des sénateurs et gouverneurs en RDC : "La CENI est seule responsable des retards et des erreurs dus au manque de financement", selon Symocel

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Pour des raisons d'"inclusivité" et de "contraintes financières", la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a reporté à deux reprises la clôture des dépôts de candidatures pour les élections des sénateurs et gouverneurs. De même, l'institution organisatrice des élections en RDC envisage de modifier encore son calendrier électoral, ajusté précédemment toujours en raison des contraintes financières.

Interrogé sur cette situation qui risque de compromettre la suite des opérations électorales, Luc Lutala, coordonnateur national de la Synergie des missions d'observation citoyenne des élections en RDC (Symocel), considère que la centrale électorale est la principale responsable. Selon cet acteur de la société civile, la CENI a totalement échoué dans sa planification.

"La position de Symocel a toujours été claire et constante dès le départ. La Commission Électorale Nationale Indépendante a failli dans le processus de planification. Lors de cette planification, la Commission Électorale Nationale Indépendante doit produire les outils de sa planification : premièrement, le calendrier électoral ; deuxièmement, le budget ; troisièmement, le plan de décaissement convenu entre la CENI et le gouvernement. Aujourd'hui, la question du financement, pour Symocel, est un faux débat, ressemblant plus ou moins à une boîte de Pandore et à un champ fertile", a-t-il répondu lors d'un point de presse tenu le jeudi 7 mars 2024 à Kinshasa.

"La CENI nous dit qu'elle n'a pas les moyens mais ne précise pas combien elle attend du gouvernement pour terminer ses opérations. Deuxièmement, bien que la CENI ait été instamment priée de publier le plan de décaissement convenu avec le gouvernement, elle ne l'a jamais fait. Pour Symocel, tous les problèmes financiers rencontrés par la CENI sont dus au fait qu'elle n'a jamais pris en compte les recommandations des parties prenantes et qu'elle n'a jamais cherché à s'affirmer comme un partenaire face au gouvernement, avec lequel elle doit définir les conditions de gestion du processus électoral. La CENI est seule responsable des retards et des erreurs résultant du manque de financement."

Selon le calendrier électoral réaménagé et en attente d'une nouvelle version à cause des difficultés financières, les élections des sénateurs sont prévues pour le 31 mars 2024, tandis que celles des gouverneurs et vice-gouverneurs auront lieu une semaine plus tard, le 7 avril 2024.

Cette étape cruciale du calendrier électoral suit l'organisation de quatre scrutins combinés à suffrage direct en décembre de l'année dernière. Les élections des sénateurs, gouverneurs, et vice-gouverneurs sont indirectes, les députés provinciaux étant responsables de l'élection des sénateurs, gouverneurs, et vice-gouverneurs.

Clément MUAMBA