La 130e réunion du conseil des ministres a permis à Félix Tshisekedi de rappeler au gouvernement l'urgence et la nécessité d'organiser le deuxième recensement général de la population et de l'habitat. Depuis plus de quatre décennies et en raison de l'absence de statistiques démographiques récentes, a-t-il rappelé dans sa communication vendredi 22 mars, la RDC se retrouve dépourvue d'une base des données solide et fiable, indispensable à la planification de son développement socioéconomique et à la définition d'une politique de population.
Face à cette situation, il insiste sur la réalisation du deuxième recensement général de la population afin de permettre au gouvernement et à ses partenaires techniques et financiers d'intervenir plus efficacement en faveur des populations.
« En effet, à l'issue du recensement de la population et de l'habitat, notre pays sera en mesure de mettre en place des politiques socio-économiques et démographiques nécessaires à la conduite des affaires nationales à moyen et long terme, visant une répartition équitable de la richesse, des services publics et des postes représentatifs dans tout le pays », rapporte le compte-rendu de la réunion lu par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
À cet effet, la ministre d'État, ministre du plan ; le ministre d'État, ministre du Budget ; et le ministre des Finances, sous la coordination du Premier ministre, ont été chargés de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la réalisation, dès cette année, des travaux de cartographie mutualisée, gage du succès de toutes les opérations de collecte des données socioéconomiques et démographiques en cours de préparation dans le pays. « Il s'agit d'opérations telles que le recensement général de la population et de l'habitat, le recensement général de l'agriculture et l'identification de la population, entre autres », ajoute le compte-rendu de la réunion.
En RDC, l’idée du recensement général de la population est souvent perçue comme une manière de se maintenir au pouvoir. Cela a été le cas en 2015, lorsque Joseph Kabila, qui devait quitter le pouvoir dans un an, avait proposé le recensement de la population. Même si ce dernier n’avait pas eu lieu, Kabila avait réussi à rester au pouvoir au-delà de son mandat pendant près de trois ans.
Le recensement était parmi les priorités du gouvernement de Sama Lukonde lors de sa mise en place en 2021. Cette opération permettra également de disposer d’un fichier général de la population et facilitera l’obtention des données nécessaires à l’orientation des politiques publiques.
Malgré la signature du protocole d'accord sur le transfert des dispositifs d'enrôlement, des données cartographiques et du matériel de collecte des données par la Commission électorale à l'ONIP et à l'INS (Institut National de la Statistique), les opérations de recensement de la population se font toujours attendre.
Clément MUAMBA