RDC : Claudel André Lubaya et Seth Kikuni appellent à la mise en place d’un cadre de concertation des forces politiques et sociales

Claudel André Lubaya, président de l’Union démocratique africaine originelle, et Seth Kikuni, entrepreneur et homme politique congolais, ont lancé un appel urgent à la création d’un cadre de concertation des forces politiques et sociales en RDC. Cette initiative, disent-ils, vise à rassembler les différentes forces vives de la nation pour contrer ce qu'ils qualifient de "délitement de notre Nation".

Dans leur communiqué commun, les deux figures politiques expriment leur profonde inquiétude face à la situation actuelle du pays. "L'exaspération populaire est à son comble. Elle interpelle chacun de nous et nous appelle instamment à prendre nos responsabilités pour contrer le délitement de notre Nation", peut-on lire. Ils dénoncent la "faillite de la gouvernance publique de Félix Tshisekedi" et appellent à un sursaut national pour mettre fin au "désespoir collectif".

Ils soulignent l’urgence de défendre la République, la Constitution, le Peuple, l'Intégrité du territoire, l'Indépendance nationale, la Démocratie, la Liberté, l’État de droit et le vivre ensemble. "Le destin nous appelle à taire nos divergences et à nous rassembler pour défendre la République", insistent-ils.

Lubaya et Kikuni critiquent vivement les institutions issues des élections de décembre 2023, les qualifiant de "mascarade" gangrenée par la corruption. "Les institutions de l'État en faillite sont détournées à des fins de satisfaction d'ambitions personnelles et de dévolution monarchique du pouvoir", ajoutent-ils. Ils déplorent également l'absence de l'État dans la prise en charge des besoins de base de la population, ce qui aggrave la situation économique et sociale du pays.

Sur le plan sécuritaire, les deux signataires pointent du doigt la "gouvernance sécuritaire approximative" du président Félix Tshisekedi, qui a conduit à une situation où le pays est en proie à des groupes armés et des mercenaires étrangers. Ils dénoncent la sous-traitance de la sécurité nationale à des forces étrangères, ce qui, selon eux, constitue une violation de la Constitution.

En outre, ils rendent hommage aux soldats tombés au front et expriment leur solidarité avec les populations du Nord-Kivu, de l'Ituri et du Maï Ndombe. "Nous saluons la mémoire des soldats tombés au front, dans l'accomplissement de leur mission de défense de l'intégrité du territoire national. Pour leur sacrifice, ils méritent de la patrie, honneurs et reconnaissance", déclarent-ils.

Ils appellent également à la libération des prisonniers politiques, citant notamment Jean Marc Kabund, Mike Mukebayi et Gloria Panda Senga. "Nous prenons fait et cause pour toutes les victimes de l'arbitraire qui croupissent injustement en prison ou dans les geôles des services, du fait de leur dissidence politique et de leur engagement à défendre le bien-être des citoyens", affirment-ils.

Face à cette situation, Lubaya et Kikuni appellent à une réévaluation de la lutte politique et à la mise en place d'un cadre de concertation des forces politiques et sociales. "Nous appelons à une nécessaire réévaluation de notre lutte et à sa juste valorisation par la mise en place d'un cadre de concertation des forces politiques et sociales à même de rendre espoir à notre peuple et de construire une alternative destinée à stopper la dictature qui s'enracine dans notre pays", concluent-ils.

Les signataires invitent ainsi les différents acteurs politiques et sociaux à se joindre à cette initiative pour une meilleure appropriation du combat contre la dictature et ses dérives.

Pour Claudel André Lubaya, ancien député et ancien Gouverneur du Kasaï-Occidental, et Seth Kikuni, qui était le plus jeune candidat à l'élection présidentielle de 2018 et candidat en 2023 avant de se désister au profit de Moïse Katumbi, ce rassemblement est crucial pour l’avenir de la RDC.