Reprise du procès Bukangalonzo : Matata dénonce des pressions politiques liées au dialogue et au gouvernement d’union nationale

Matata Ponyo
L'ancien Premier ministre, Augustin Matata Ponyo

Le procès Bukangalonzo, impliquant l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo pour un présumé détournement de plus de 200 millions de dollars destinés à la création du parc agro-industriel Bukanga Lonzo, a repris ce lundi devant la Cour constitutionnelle. Absent faute de convocation, Matata a dénoncé la réouverture de cette affaire, qu’il considère comme une manœuvre politique visant à exercer une pression sur lui.

Dans une vidéo publiée ce vendredi, l’actuel député national élu de Kindu a réaffirmé que ce procès est réactivé chaque fois que le pouvoir cherche à élargir sa coalition.

« Ce dossier, davantage politique que judiciaire, réapparaît à chaque initiative du régime visant à ratisser large. Il a vu le jour parce que j’ai refusé d’intégrer l’Union sacrée. Il a ensuite été utilisé pour m’empêcher de créer mon parti, le LGD, puis pour dissuader ma candidature à la présidentielle. Aujourd’hui, il ressurgit pour me mettre sous pression alors que se profilent un dialogue politique et un gouvernement d’union nationale », a-t-il dénoncé.

L’ancien chef du gouvernement s’en est pris à la Cour constitutionnelle, qui s’était déclarée incompétente pour juger un ex-Premier ministre sous la présidence de Dieudonné Kaluba en 2021. Il accuse désormais cette même juridiction, ainsi que la Cour de cassation, d’être instrumentalisées pour obtenir sa condamnation. 

« Le professeur Dieudonné Kaluba, brillant constitutionnaliste, a été évincé de la Cour constitutionnelle comme un vulgaire va-nu-pieds, en violation flagrante de la Constitution, pour avoir refusé de se plier aux injonctions de la présidence », a-t-il ajouté.

L’audience de lundi 3 mars, à laquelle Matata, l’homme d’affaires Christo Grobler et l’ancien gouverneur de la Banque centrale Déogratias Mutombo étaient absents, a été reportée au 14 mars. La Cour constitutionnelle a précisé que cette nouvelle date est une remise contradictoire, signifiant que les prévenus ne pourront évoquer l’absence de convocation comme excuse.

Pour rappel, l’affaire Bukangalonzo avait été mise en suspens fin décembre 2023 pour trois raisons principales : le contexte électoralles contentieux électoraux et la demande des prévenus.

Samyr LUKOMBO