Kinshasa salue les nouvelles sanctions de l'UE contre le M23 et le Rwanda et plaide pour d’autres “plus robustes”

Félix Tshisekedi en visioconférence à la réunion SADC-EAC
Félix Tshisekedi en visioconférence à la réunion SADC-EAC

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) dit avoir accueilli favorablement l'imposition de nouvelles sanctions de l'Union Européenne (UE) à l'encontre de quelques gradés des forces rwandaises de défense (RDF), des entités économiques et des cadres/membres de la rébellion du M23. Ces mesures imposent une interdiction de voyage dans l’Union européenne ainsi qu’un gel des avoirs de ces différentes personnalités et entités dans l’espace Schengen.

Dans un communiqué rendu public ce mardi 18 mars 2025, le gouvernement note que la dernière vague de sanctions de l'Union Européenne, ainsi que celles récemment annoncées par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Canada à l'encontre du Rwanda, renforcent la conviction de la communauté internationale quant à la responsabilité directe du Gouvernement rwandais dans la dégradation de la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC.

"En effet, les troupes rwandaises ont délibérément violé l'intégrité territoriale de la RDC et sa souveraineté. Elles sont responsables de la mort de plus de 8.500 civils et d'autres crimes de guerre, des crimes contre l'humanité notamment les attaques sur les hôpitaux, le kidnapping des enfants, l'exécution sommaire et les violences sexuelles", renseigne le communiqué du gouvernement.

Le Gouvernement de la RDC salue les sanctions imposées par l'UE à l'Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz, et à la raffinerie d'or de Gasabo. Ces sanctions constituent la première étape dans la lutte contre le pillage des richesses minières de la RDC par le Rwanda.

"Le Gouvernement de la RDC continuera à travailler avec la communauté internationale pour qu'elle mette en place un embargo sur les minerais extraits illégalement en RDC et exportés par le Rwanda, qu'elle suspende la contribution du Rwanda aux forces de maintien de la paix des Nations unies et qu'elle impose une plus grande transparence sur les transferts d'armes vers le Rwanda en vue d'obtenir le retrait immédiat et sans conditions de ses troupes du territoire Congolais. La République Démocratique du Congo reste résolument engagée dans les Processus diplomatiques en cours afin de parvenir à un règlement durable et pacifique du conflit qui perdure dans la région, tel que le recommande la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité des Nations Unies", ajoute le communiqué.

En date du lundi 17 mars, l'Union européenne a annoncé l’imposition de sanctions contre plusieurs chefs militaires rwandais et des dirigeants du groupe rebelle M23, qui opère dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) avec le soutien de l’armée rwandaise.

Ces sanctions visent des officiers de l'armée rwandaise notamment : Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales rwandaises déployées en RDC, Eugène Nkubito et Pascal Muhizi. Elles ciblent également Francis Kamanzi, directeur général de l'Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz (RMB), pour son rôle dans le trafic illicite de minerais congolais.

Dans le même registre, Gasabo Gold Refinery, une entreprise spécialisée dans le raffinage de d’or a été sanctionnée car soupçonnée de raffiner et d’exporter de l’or extrait des zones contrôlées par les rebelles du M23 dans l'Est de la République démocratique du Congo.

Du côté de la rébellion du M23, les sanctions européennes ont ciblé Bertrand Bisimwa, chef de l’aile politique du groupe armé, qui était déjà sous sanctions des Nations unies. Jean Bahati Musanga, gouverneur du Nord-Kivu nommé après la chute de Goma par les rebelles, ainsi que Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande du M23, et Jean-Bosco Nzabonimpa, chef adjoint des finances du groupe, sont également concernés par ces nouvelles mesures de l'Union européenne.

Clément MUAMBA