Les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) ont annoncé samedi leur retrait de Walikale-centre et de ses environs, dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), trois jours après avoir pris le contrôle de cette cité stratégique.
Dans un communiqué publié ce samedi, le mouvement, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa et les Nations unies, affirme que ce repositionnement vise à “favoriser des conditions propices aux initiatives de paix et à un dialogue politique traitant des causes profondes du conflit”. L’AFC/M23 se réfère notamment à un cessez-le-feu unilatéral qu’il avait déclaré le 22 février dernier.
Le groupe armé “invite les leaders communautaires et toute la population de Walikale à prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la protection de la population civile et de leurs biens pendant cette intermission de bonne foi”, ajoute le communiqué.
Les rebelles avertissent cependant que toute attaque des forces armées congolaises (FARDC) contre leurs positions ou contre les populations dans les zones qu’ils contrôlent entraînera l’annulation immédiate de leur décision de retrait.
Mais selon des sources locales consultées par ACTUALITE.CD, à 14h, heure locale, les combattants de l’AFC/M23 étaient encore présents dans la cité. Des éléments armés étaient visibles dans quatre des six quartiers de Walikale-centre, malgré l’annonce de retrait.
Dans la matinée, de nouvelles frappes aériennes de l’armée congolaise ont visé l’aérodrome de Kigoma, selon ces mêmes sources.
Walikale-centre, chef-lieu d’un territoire riche en ressources minières, était tombée mercredi soir aux mains de l’AFC/M23, après des affrontements ayant permis aux rebelles de contourner les lignes de défense des FARDC, notamment par les villages de Ngora et de Mubanda.
Des combats violents ont éclaté vendredi dans la cité entre les rebelles et des miliciens dits “wazalendo”, provoquant une nouvelle journée de panique. Selon des sources locales, les affrontements ont duré environ quatre heures, de 15h00 à 18h00 locales.
Samedi, la situation est restée instable. Après une matinée relativement calme, l’armée congolaise a mené deux frappes aériennes visant l’aérodrome de Kigoma et un pont sur la rivière Lowa. Ces frappes ont suivi un mystérieux atterrissage observé plus tôt dans la journée sur l’aérodrome, dont la provenance, la destination et la cargaison restent inconnues.
La veille, l’aérodrome de Kigoma avait déjà été ciblé par des frappes de drone et de l’aviation militaire congolaise, les FARDC soupçonnant qu’il abritait une garnison de l’AFC/M23.
Sur le plan diplomatique, les efforts régionaux se poursuivent. Le président kényan William Ruto a annoncé vendredi une réunion virtuelle prévue la semaine prochaine entre les dirigeants des deux blocs régionaux, l’EAC et la SADC, pour renforcer la coordination face à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa participera également à ces discussions.