À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée le 25 avril, et dans l’objectif d’attirer l’attention du monde sur l’impact dévastateur de cette maladie sur les communautés, l’association sans but lucratif Soins de santé primaires en milieu rural et urbain (SANRU), en collaboration avec le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), a partagé son expérience en matière de lutte contre le paludisme, notamment avec la presse.
Patience Mashako, l’une des expertes au sein du PNLP, a dressé un état des lieux alarmant de la situation du paludisme en RDC. Selon elle, le paludisme demeure la principale cause de morbidité et de mortalité dans le pays. Le PNLP indique qu’en 2024, 29 123 262 cas de paludisme ont été recensés, dont 26 374 394 cas de paludisme simple et 2 748 868 cas de paludisme grave (soit 9,4 %).
Parmi ces cas, 13 903 437 (soit 47,7 %) ont été enregistrés chez les enfants de moins de cinq ans, dont 1 292 734 cas de paludisme grave. Par ailleurs, 1 496 714 cas ont été rapportés chez les femmes enceintes, dont 1 151 061 cas simples et 345 653 cas graves (soit 30 %). Au total, 21 695 décès ont été enregistrés, dont 15 091 chez des enfants de moins de 5 ans (soit 69 % des décès).
Elle a ajouté qu’à l’échelle mondiale, la RDC occupe la deuxième place après le Nigeria en termes de charge du paludisme, représentant à elle seule 40 % des cas.
De son côté, Jennyfer Tamba, point focal communication chez SANRU, a présenté les résultats des actions menées en 2024 dans les 26 provinces du pays. Les réalisations incluent 340 zones de santé appuyées dans la prise en charge du paludisme, dans le secteur public et au niveau communautaire ; 6 627 sites de soins communautaires fonctionnels ; 6 088 720 moustiquaires imprégnées distribuées ; 3 642 084 personnes dépistées ; un investissement total de 110 549 922,05 USD, dont 95 % ont été consacrés à l’achat de médicaments, pour le bien-être de la population.
L’association a formulé plusieurs recommandations à l’endroit des médias, notamment informer la population sur la disponibilité et la gratuité des antipaludiques ; sensibiliser à l’importance de demander un test de diagnostic rapide (TDR) et à l’accès aux traitements en cas de fièvre ; promouvoir les bonnes pratiques de prévention, dépistage et prise en charge du paludisme.
Des recommandations ont également été adressées aux autorités politico-administratives, notamment améliorer l’état des routes pour faciliter l’acheminement des intrants médicaux ; assainir le secteur pharmaceutique et interdire la vente illicite de médicaments dans les officines non agréées ; renforcer la sécurité dans les provinces en conflit.
En 2025, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme est placée sous le thème « Réinvestir. Réimaginer. Raviver nos efforts communs pour mettre fin au paludisme ». L’objectif est de souligner la nécessité d’intensifier les efforts pour éradiquer cette maladie.
Grâce Guka