En pleine crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, un nouveau projet vient d’être lancé pour soutenir les populations affectées sur le plan psychologique. Intitulé « Santé Mentale et Soutien Psychosocial pour la Paix », il vise à aider les Congolais touchés par les conflits, à guérir non seulement physiquement, mais aussi mentalement.
Ce programme a été officiellement lancé ce mardi 23 avril à Kinshasa par le ministre de la Santé Publique, de l’Hygiène et de la Prévoyance Sociale, Dr Samuel Roger Kamba. Il vise à améliorer les conditions de vie des Congolais, notamment dans les zones en guerre, en mettant l’accent sur le bien-être psychologique et la reconstruction du tissu social.
Lors de la cérémonie, le représentant du ministre a rappelé que la guerre qui se vit dans l’Est du pays ne laisse pas seulement des cicatrices visibles.
« La guerre injuste imposée par des forces extérieures, notamment le M23 soutenu par le Rwanda, ne laisse pas seulement des cicatrices physiques, mais atteint profondément la santé mentale de nos citoyens », a-t-il déclaré.
En RDC, la guerre ne brise pas que des maisons. Elle brise aussi des vies, des familles, et bien plus encore. Les traumatismes vécus, la peur permanente ainsi que les déplacements forcés. Tout cela affecte directement la santé mentale, avec des conséquences sur la santé physique et des répercussions visibles.
Soutenu par la Coopération allemande (KFW) en partenariat avec l’OIM et des institutions nationales, le projet va s’étendre sur cinq ans et cibler plus de 137 000 bénéficiaires directs. Il prévoit la mise en place de centres communautaires, des formations spécialisées et des campagnes de sensibilisation.
Une des priorités de ce programme est l’écoute des femmes, souvent premières victimes des violences.
« La représentante de la Commission Justice et Paix, pour sa part, a insisté sur la dimension genre du projet, en évoquant la souffrance silencieuse des femmes victimes de violences sexuelles et l’importance d’intégrer des approches sensibles au genre pour garantir l’équité et l’efficacité des interventions », indique la Cellule de communication du ministère de la santé.
Le projet comprend également une composante de recherche pour mesurer son impact réel sur le terrain, avec l’objectif d’orienter les futures politiques publiques de la RDC en matière de santé mentale et de cohésion sociale.
Bénédicte Mbuku, stagiaire UCC