Marco Rubio : "Nos entreprises sont de bons citoyens corporatifs" engagés pour la paix et le développement en Afrique centrale

La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, et Marco Rubio
La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, et Marco Rubio

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a affirmé vendredi que la paix durable dans la région des Grands Lacs était une condition essentielle à une relance économique régionale, soulignant que les États-Unis étaient prêts à accroître leurs investissements en Afrique centrale, notamment dans des chaînes d’approvisionnement responsables et sécurisées.

S’exprimant à Washington, lors de la signature d’une déclaration de principes entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, Rubio a estimé que cet engagement marquait "le début d’un engagement fort à avoir les conversations nécessaires pour parvenir à une résolution". Il a salué une déclaration qui établit "une compréhension fondamentale en matière de gouvernance régionale, de sécurité et de cadres économiques", avec pour objectif de "mettre fin aux combats pour permettre à la région d’atteindre son plein potentiel".

"Une paix durable et un développement économique à long terme ne seront pas faciles à atteindre, mais ils sont importants", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie américaine a insisté sur l’engagement de l’administration Trump : "Je suis fier de travailler pour un président qui a fait de la paix — de la paix mondiale et stable — une priorité de cette administration. Et aujourd’hui en est la preuve."

Pour Rubio, la résolution du conflit entre Kinshasa et Kigali est aussi un levier économique. "Une paix durable dans la région des Grands Lacs ouvrira la porte à davantage d’investissements américains et occidentaux, ce qui générera des opportunités économiques et de la prospérité", a-t-il déclaré. "Et cela contribuera également à faire avancer l’agenda de prospérité du président Trump pour le monde."

Il a qualifié cette dynamique de "situation gagnant-gagnant pour toutes les parties : pour les États-Unis, pour la République Démocratique du Congo, et pour le Rwanda".

Le secrétaire d’État a également mis en avant le rôle du secteur privé : "Nos entreprises sont de bons citoyens corporatifs, y compris les entreprises africaines, et elles apporteront une bonne gouvernance et assureront des chaînes d’approvisionnement responsables et fiables pour des ressources critiques qui bénéficient aux gouvernements régionaux, à nos partenaires et à nos alliés également."

"Je dirais que la paix durable doit précéder le développement économique, car il est impossible de l’atteindre sans la paix", a-t-il encore souligné, évoquant également le retour des personnes déplacées, qui pourront selon lui "rentrer chez elles, dans des communautés plus sûres, avec de nouvelles opportunités économiques qui ont échappé à plusieurs générations".

Rubio a salué les efforts de médiation régionaux : "L’Union africaine et les communautés économiques régionales en Afrique ont accompli un travail incroyable, et nous devons le reconnaître, en réunissant les parties et en posant les bases de ces discussions." Il a aussi promis que les États-Unis resteront "en contact étroit avec [leurs] partenaires de l’Union africaine pour veiller à ce que cela puisse se concrétiser".

Enfin, il a rendu hommage au rôle du conseiller principal américain Massad Boulos : "Je tiens à remercier tout particulièrement notre conseiller principal, M. Boulos, ainsi que ses homologues en République Démocratique du Congo et au Rwanda pour leur vision et leur travail acharné. Aujourd’hui marque une étape vers la construction d’une région des Grands Lacs pacifique et prospère."

La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungirehe, ont signé un texte qui engage leurs pays à une reconnaissance mutuelle de leur souveraineté, à la prise en compte des préoccupations sécuritaires, à la promotion de l’intégration économique régionale, à la facilitation du retour des déplacés, au soutien à la MONUSCO, et à la rédaction d’un accord de paix.

Ce rapprochement diplomatique intervient dans un contexte de tensions persistantes, alors que Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion du M23 dans l’Est du pays — des accusations que Kigali rejette.