Sud-Kivu : cri d’alarme du chef du secteur d’Itombwe à l’endroit de l’armée pour contraindre d’éventuel activisme du colonel déserteur Charles Sematama

Les appels se multiplient de plus en plus à l’endroit de l’armée depuis l’arrivée du colonel déserteur Charles Sematama dans les hauts plateaux. C’est le cas du chef de secteur d'Itombwe, Kininga Kitabu Kiki qui voit un danger de plus pour la sécurité dans la région.

Il a appelé l’armée à installer sa base à Kipupu, le chef-lieu du secteur d’Itombwe en vue de contraindre d’éventuel activisme de cet ancien officier supérieur des FARDC.

« Nous avons les informations que Sematama est déjà avec Rukundo Makanika [un autre colonel déserteur, Ndlr] à Kamombo. On ne sait pas la raison qui l’a poussé à faire la défection. L'armée ne doit pas prendre ça comme une blague. C'est pourquoi je demande à l'armée d'installer une base militaire ici à Kipupu pour empêcher le plan de ce déserteur visant à déstabiliser les hauts plateaux. Makanika était seul, pour le moment il est avec Sematama et le Banyamulenge nous disent que d'autres viendront, vraiment il y a un agenda caché ici, C'est pourquoi j'insiste sur l'installation d'une base militaire ici. Makanika contrôle toute une partie dans la localité de Kamombo avec des formations militaires alors qu’il était encore seul, pour le moment il est avec Sematama, que sera la suite ? Vraiment l'armée ne doit plus négliger ça' », s’alarme le chef du secteur d’Itombwe.

La même inquiétude a été partagée par la société civile du territoire de Fizi qui a confirmé la présence de Charles Sematama dans la zone.

Le colonel Charles Sematama, alors commandant du 3411 régiment des FARDC basé à Kitchanga dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu) est arrivé à Kamombo la semaine dernière aux côtés d’un autre colonel déserteur Michel Rukundo Makanika qui dirige une coalition de groupes armés de Banyamulenge Gumineno et Twigwanehro. La défection du colonel Charles Sematama est survenue quelques semaines après l'arrestation de Zakaria Bonheur, l'un des commandants du groupe armé Twigwaneho.

Lubunga Lavoix, à Baraka