RDC : réactions des Kinois au sujet du drame de Matadi Kibala 

Photo/ Actualité.cd
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L’accident de ce mercredi n’a pas laissé indifférents les habitants de Kinshasa. Avec un bilan de 26 morts dont 24 femmes, certains considèrent que ce drame aurait pu être évité. 


« 24 femmes, j’imagine que 20 d’entre elles étaient des épouses, des mères, quelle perte énorme ? Qu’est-ce qui pourra combler ce vide ? Qui va se charger de dédommager les familles ? J’ai très mal pour ces femmes », regrette Martine Mbuyi, devant un supermarché en ville. 


Armandine Nkanu, a reçu un coup de fil, l’informant qu’une sœur de son église a succombé pendant ce drame.

« J’étais en route pour le service quand j’ai appris qu’un pylône de la SNEL s’était détaché au marché Matadi Kibala. Mais une fois au bureau, on m’a informé qu’une de nos sœurs de l’église était parmi les vendeuses.  C'était une commerçante très active et engagée. Je suis sortie pour acheter des minutes et recontacter l’église », a-t-elle confié sous l'émotion. 


 Béatrice Kisala, chef des travaux à l’ISP/Gombe, déplore l’indifférence de la Société Nationale d’Electricité, face aux différentes plaintes. « La SNEL, encore la SNEL. La plupart de ses câbles électriques sont vétustes et ils ne peuvent plus conduire normalement l’électricité. Tous les jours, nous nous plaignons du fait que nos maisons manquent d’électricité, mais la société ne fait rien du tout. Lorsqu’il pleut, il est presque impossible de parcourir les rues kinoises. On a peur de s'électrocuter. Que nos autorités se lèvent cette fois, pour doter la SNEL de nouveaux équipements », conseille l'enseignante. 


Construire des marchés adaptés


Pour Jean-Claude Baondjo et Francine Ntumba, l’Etat congolais devrait doter les vendeurs, des marchés modernes pour exposer leurs produits. 


« Ce sont les marchés modernes qui manquent aux vendeuses. C’est aussi parce que l’Etat congolais n’y prête pas attention que la plupart d’entre ces femmes vendent aux abords des rues dans des mauvaises conditions. Avez-vous vu les vidéos qui ont circulés ? Ces femmes avec toutes les marchandises vendent dans, je me demande si ce sont des caniveaux mais ledit marché était plein d’eau », dit Jean-Claude Baondjo, négociant dans une quincaillerie. 


A Francine de renchérir, « le gouverneur de la ville s’est décidé de chasser les vendeurs du marché central depuis plusieurs mois. Et jusqu’à ce jour, aucun nouveau bâtiment n’a été construit à Zando. Lorsque l’Etat congolais décide de délocaliser, il faut que les campagnes de sensibilisation se suivent aussi dans nos rues pour permettre à la population de connaitre les nouveaux lieux du marché et s’y rendre aussi. Nous avons exposé nos produits pendant une semaine au marché Du Plateau de Kinshasa et les gens ne viennent pas ». 


Cédrick Mavambu, agent immobilier, recommande des mesures préventives pour éviter les prochains drames.

«Paix aux âmes des disparus. Je crois que le gouvernement va, au-delà d’organiser les obsèques, prendre aussi des précautions pour que cet évènement n’ait plus lieu. Nous avons des morts à l’Est, on se bat pour y instaurer la paix et la sécurité. Il faut encore compter des morts à Kinshasa ? Pour des raisons qui auraient pu être évitées ? Non, il faut une organisation » a-t-il soutenu. 


Quelques membres du gouvernement ont fait une descente sur le lieu de l’accident. Selon le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, les travaux de délocalisation du marché vos s’accélérer.

Prisca Lokale