Les travaux du sommet conjoint des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) débutent ce samedi 8 février 2025 à Dar es Salaam, en République-Unie de Tanzanie. Au menu, la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC à la suite de l'occupation de la ville de Goma par la rébellion du M23 soutenue par l'armée Rwandaise.
Comme prévu par les organisateurs, ce sommet a été précédé par les travaux de la réunion conjointe du Conseil des ministres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE). Selon le communiqué final parvenu à la rédaction de ACTUALITE.CD, la réunion conjointe des ministres a délibéré sur la situation sécuritaire dans l'est de la RDC et a convenu des décisions/recommandations suivantes pour examen au sommet conjoint des Chefs d'État.
Pour une mise en œuvre immédiate
- Cessation des hostilités et cessez-le-feu inconditionnel qui doivent être respectés par toutes les parties étatiques et non étatiques et être surveillés par les chefs de la défense conjoints EAC-SADC.
- Réouverture de l'aéroport de Goma et des principales routes d'approvisionnement pour l'acheminement de l'aide humanitaire ;
- Élaborer un plan de titrisation pour Goma et ses environs ;
- Rapatriement immédiat des dépouilles des défunts et des blessés ;
- Mise en œuvre de mesures de confiance, impliquant des parties étatiques et non étatiques s'engageant sans condition à un dialogue inclusif comme moyen de résoudre le conflit dans l'est de la RDC.
- Reprendre d'urgence le processus de Nairobi et renforcer la coordination structurelle et la complémentarité avec le processus de Luanda, y compris dans l'immédiat ;
¤ Mise en œuvre du Concept d'Opérations (CONops) du plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de levée des mesures défensives du Rwanda/désengagement des forces de la RDC ; et
¤ Engagement dans le dialogue avec les parties non étatiques, notamment les rebelles du M23.
Engagement à respecter le caractère sacré de l'intégrité territoriale de la RDC et des pays voisins.
- Faciliter la fourniture de l'aide humanitaire grâce à la mobilisation des prestataires de services humanitaires et de secours.
- Décourager les discours incendiaires et autres actions dans la région qui provoquent des clivages entre les communautés.
Pour faciliter la mise en œuvre des interventions immédiates, une réunion conjointe des chefs d'état-major de la Défense de l'EAC et de la SADC sera convoquée dans un délai de (cinq) 5 jours pour fournir des conseils techniques sur les négociations de cessez-le-feu et d'autres interventions de facilitation décrites.
Moyen Terme
- Commencer une recherche globale de solutions aux causes sous-jacentes du conflit par le biais du dialogue politique ;
- Élaborer et mettre en œuvre des modalités de retrait des forces armées étrangères non invitées du territoire de la RDC.
- Créer une équipe technique conjointe CAE-SADC en matière politique et de sécurité pour coordonner la mise en œuvre des décisions des réunions conjointes.
Long terme
Une feuille de route élaborée détaillant les mesures de mise en œuvre immédiate, à moyen et à long terme, y compris les modalités de financement, qui sera élaborée par l'équipe technique politique et de sécurité de la SADC-EAC et présentée à la réunion ministérielle conjointe pour examen et approbation dans les 30 jours.
Le Sommet conjoint SADC-EAC se tient en exécution de la décision du Sommet extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la SADC du 31 janvier 2025 à Harare, en République du Zimbabwe, où le Sommet a évalué la situation sécuritaire précaire et en évolution rapide dans l'Est de la RDC, et a appelé à un sommet conjoint immédiat de la SADC et de l'EAC pour trouver la meilleure voie à suivre et une approche collective de la situation sécuritaire en RDC.
Selon William Ruto, président du Kenya qui avait annoncé la tenue de ce sommet conjoint, les présidents Suluhu Samia (Tanzanie), Félix Tshisekedi (RDC), Paul Kagame (Rwanda), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Kaguta Museveni (Ouganda) et HassanS Mohamud (Somalie) ont confirmé leur participation au Sommet extraordinaire de Dar-es-Salaam.
Le sommet conjoint de Dar-es-Salaam, qui réunit les chefs d’État de la CAE et de la SADC, est attendu comme un moment clé dans la gestion de cette crise qui oppose la RDC et le Rwanda sur la présence de l’armée rwandaise et du M23 sur le territoire congolais. Le processus de Luanda et celui de Nairobi devraient être au centre des discussions pour tenter d’amorcer une désescalade durable.
Clément MUAMBA