Guerre du M23: le gouvernement se veut de plus en plus rassurant et dit travailler "pour gagner"

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Depuis l'intensification des combats entre l'armée congolaise et la rébellion du M23 au nord de Goma (Nord-Kivu), le gouvernement multiplie les assurances. C'est ce que Gilbert Kabanda, ministre de la Défense nationale a encore une fois fait ce jeudi 17 novembre 2022 devant les commissions défense et sécurité de l'Assemblée nationale et du Sénat. Il répondait aux préoccupations soulevées par les parlementaires lors de la précédente audition mais aussi présenter la situation sur terrain aux élus du peuple. Il a indiqué que le gouvernement met tout en œuvre pour remporter cette guerre contre le M23 soutenu par le Rwanda. 

"Il est tout à fait logique, puisque nous sommes en temps de guerre, que les élus du peuple puissent se renseigner auprès du ministre qui a la Défense dans ses attributions, comment les opérations évoluent ? Comment le gouvernement a pris les mesures de défense de la patrie, de gérer notamment tout ce qu'il a comme déplacés, il y a beaucoup de questions humanitaires qui se posent. Ce que je peux dire à la population c'est que le gouvernement s'emploie à tous les niveaux pour que la guerre à l'Est nous puissions la gagner. Il y a une semaine, j'étais à l'Est, après ça, je suis parti à l'étranger, je ne suis pas parti me reposer à l'étranger, je suis parti pour trouver des solutions à la guerre à l'Est, je suis rentré".

De son côté, Bertin Mubonzi, président de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale a rassuré quant à l'implication du parlement ( Sénat et Assemblée nationale) pour la recherche de la paix. Il dit que des recommandations ont été faites au gouvernement pour faire face à la guerre. 

"Nous nous employons effectivement à travailler d'arrache-pied pour que nous puissions en tant que parlement avoir des recommandations qui iront dans le sens de permettre au gouvernement d'atteindre cet objectif de restaurer au besoin même imposer la paix et la sécurité à l'Est de la République", a-t-il indiqué.

Kinshasa accuse toujours Kigali de soutenir le M23, cette rébellion défaite en 2013 et dont les combattants s'étaient réfugiés au Rwanda et en Ouganda. Le Rwanda pour sa part rejette toujours l'accusation des autorités congolaises qui d'après lui ne veulent pas assumer leurs responsabilités. 

Depuis le début de la crise, Félix Tshisekedi a opté pour la voie diplomatique pour trouver de solution au conflit. Deux fronts ont ainsi été ouverts: le processus de Nairobi pour des pourparlers avec des groupes armés actifs dans l'est du pays (mais pas le M23 actif sur le terrain), et le processus de Luanda avec la médiation du président angolais désigné par la SADC afin d'obtenir la désescalade entre la RDC et le Rwanda dont les rapports se sont détériorés depuis que la guerre du M23 dure.

Clément Muamba