Elections en RDC : « les innovations technologiques pour une participation accrue de la femme au processus électoral » au cœur d’une table ronde de Kinshasa News Lab et Etoile brillante

Photo ACTUALITE.CD
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Kinshasa News Lab et Etoile brillante ont organisé, ce mercredi 5 avril, au centre culturel Boboto, une table ronde sur « les innovations technologiques pour une participation accrue de la femme au processus électoral ».

Cette activité, initialement prévue à la fin du mois de mars, dédié à la femme, a été réalisée ce jour pour, d’une part, maintenir l’attention de la femme sur l’importance de sa participation au processus électoral en général et aux élections à venir proprement dites en particulier et, de l’autre, encourager la femme à s’approprier les nouvelles technologies.

Sous la modération de Patient Ligodi, trois intervenants se sont succédé. Ils ont exposé tour à tour sur des thématiques bien précises et ce, avant de répondre, dans une ambiance bon enfant, aux questions de l’assistance composée des membres des partis politiques et ceux de la société civile, des journalistes ou encore des citoyens ordinaires.

Prenant la parole en premier, Nestor Maroyi, chargé d’éducation civique électorale et de sensibilisation à la Commission électorale indépendante (CENI), a fait un état des lieux du processus électoral en cours au pays. Où en sommes-nous ? C’est la question fondamentale à laquelle cet expert de la centrale électorale a répondu.

A quelques huit mois des élections, M. Maroyi s’est attardé sur les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs encore en cours dans la troisième aire opérationnelle (AO3), qui comprend les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Ituri, Tshopo, le Bas-Uélé et le Haut-Uélé.

Il a présenté les statiques jusqu’au 13 mars, lesquelles ont récemment été publiées par la CENI. En gros, sur les 49 millions d'électeurs attendus au pays, 34.445.251 sont déjà enrôlés. On en compte 17. 672.818 618 hommes et 16.772.633 femmes. Du côté des Congolais de l'étranger, déjà plus de 11.000 sont enrôlés.  

Nestor Maroyi insiste : « La CENI a déjà commencé à traquer les doublons à travers l’opération de dédoublonnage, qui consiste à traquer des personnes qui se sont enrôlées plus d’une fois ou encore à traquer des mineurs qui se sont fait enrôler volontairement dans les listes. Ce qui revient à dire que ces chiffres peuvent déjà subir des modifications comme dans les processus précédents ».

Il a ainsi attiré l’attention des uns et des autres sur le fait qu’à ce jour, aucune province ne peut prévaloir avoir enrôlé plus de personnes que l’autre étant donné que l’opération de dédoublonnage est encore en cours.

Hermann Mirindi Ciralira, président de l’ONG Fédération internationale des ambassadeurs de la paix, a exposé sur « les femmes politiques face aux défis de l’innovation technologique ».

Il est parti d’un constat. Selon lui, les femmes éprouvent beaucoup de difficultés à s’imposer sur le terrain politique parce qu’elles ont peur des hommes qui sont sans état d’âme. Et pourtant, souligne-t-il, « la femme est dotée de quelques pouvoirs exclusifs notamment celui de donner naissance ».

L’égalité des sexes et le numérique égalitaire sont les défis principaux auxquels les femmes doivent faire face, note M. Mirindi, qui ajoute que les innovations technologiques peuvent permettre à la femme de montrer que la revendication de l’égalité des sexes qu’elle poursuit n’est pas à négocier mais plutôt un droit.

« Les femmes politiques doivent profiter de cette technologie pour montrer qu’elles sont efficaces et capables d’arriver là où les hommes arrivent et le numérique met beaucoup d’outils à leur disposition (Facebook, whatsapp, Twitter, etc.) pour mobiliser et atteindre leur but comme les hommes », a dit Hermann Mirindi, qui a clôturé son exposé par des recommandations à l’endroit des femmes afin de profiter à fond de ces innovations technologiques dans le cadre du processus électoral actuel.   

Pourquoi la femme doit-elle participer au processus électoral au même titre que l’homme ? Tel a été l’exposé de Charlotte Ndungo Mayele, chargée de programmation de la Ligue des femmes congolaises pour les élections. Son exposé a pour intitulé : « De l’importance de la participation de la femme au processus électoral et aux élections ».

Elle a axé son intervention sur le rôle de la femme au sein de la société. Elle note qu’à travers ce rôle, la femme est autant en mesure de beaucoup apporter sur le plan politique. Charlotte Ndungu est convaincue que la femme congolaise peut y arriver, prenant à titre d’exemple, la Tanzanie, qui est dirigée par une femme depuis quelques années.

Elle a appelé les dirigeants des partis politiques à soutenir les femmes, surtout celles qui ont de l’ambition.

« Une femme en politique, la politique la change. Plusieurs femmes en politique changent la politique pour l’intérêt général », a-t-elle conclu.

Ces différentes interventions ont été suivies d’une série de questions-réponses. 

Pour rappel, cette table ronde a bénéficié de l’appui technique d’Internews et IRI, financée par l’USAID et la coopération suédoise.

Vous pouvez suivre l’intégralité de cette table ronde ici

Japhet Toko