RDC : « notre sécurité n'est menacée que par ceux qui ont peur des élections et qui cherchent par tous les moyens à éviter la sanction du peuple » (Moïse Katumbi)

Moise lors d'un meeting à Bukavu/Ph ACTUALITE.CD

Le leader du parti Ensemble pour la République s’est exprimé, à travers un communiqué, à l’occasion de la célébration du 63ème anniversaire de l’indépendance de la RDC. Revenant sur le sujet des élections, il a affirmé que les arrestations ou perquisitions que subissent certains opposants ces derniers mois, dans le pays, ne sont causées que par la peur du pouvoir de Félix Tshisekedi à aller aux élections.

« En cette année électorale, l'abandon assumé de l'Etat de Droit et la confiscation des libertés au nom de la sécurité du pays est une régression catastrophique. Elle conduit le pays à l'impasse. Notre sécurité n'est en réalité menacée que par ceux qui ont peur des élections et qui cherchent par tous les moyens à éviter la sanction du peuple congolais. Renouer avec l'arbitraire qui est devenu une troisième guerre imposée au peuple congolais, c'est tout simplement renoncer à l'avenir et lui tourner le dos », déplore Moïse Katumbi.

En ce point précis, l’inquiétude de l’ancien gouverneur du grand Katanga se justifie par le fait que son bras droit, Salomon Kalonda, a été interpellé le 30 mai dernier à l’aéroport de N’djili et est encore en détention. Après son audition par le service spécialisé des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (Renseignements Militaires), trois griefs ont été retenus contre lui : l'incitation des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, la détention illégale d'arme et des munitions de guerre et l'atteinte à la sûreté intérieure de l'État.

Moïse Katumbi appelle donc à sa libération et à celle d’autres opposants.

« J'appelle nos dirigeants à faire preuve de raison et de sagesse. Rien ne justifie que les opposants politiques, les activistes de la société civile, les journalistes, les avocats soient tabassés, arrêtés et jetés en prison. Salomon Kalonda, Mike Mukebayi, Franck Diongo, Jean-Marc Kabund, et tant d'autres doivent être libres », ajoute-t-il.

A 6 mois des élections, Moïse Katumbi avertit  l’œuvre collective entamée le 30 juin 1960 par les pères de l'indépendance et au nom de laquelle tant de compatriotes ont laissé leur vie, personne ne peut la défaire. Il appelle ainsi à la transparence des élections, le 20 décembre prochain.

« C'est la raison pour laquelle nous exigeons la transparence dans l'organisation des prochaines élections. Rien, ni personne ne pourra empêcher le peuple congolais d'élire librement le 20 décembre prochain ses représentants ainsi que leur Président. C'est à lui et à lui seul que revient le pouvoir de choisir librement ses dirigeants. Face à la fraude, si nous sommes réduits à rester toute la nuit du 20 décembre pour protéger les résultats et les vrais gagnants, un Congo nouveau est possible », relève-t-il.

Malgré les protestations de l’opposition, le processus électoral évolue. La CENI a convoqué, depuis le 25 juin, l’électorat pour les élections législatives nationales. Le quatuor de l’opposition a discuté avec le président de la centrale électorale, ce vendredi 30 juin, pour trouver un terrain d’entente. Les deux parties se sont mises d’accord sur l’affichage des listes des électeurs mais la question de l’audit externe du fichier électoral reste en suspens.

Emmanuel Kuzamba