Est de la RDC: l’UE va organiser un convoi humanitaire pour soulager les personnes déplacées et les populations vulnérables, annonce Johan Borgstam

Les habitants de Sake fuyant vers Goma (Illustration)
Les habitants de Sake fuyant vers Goma (Illustration)

En séjour de travail à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, l'Envoyé spécial de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs, Johan Borgstam a été reçu ce lundi 3 Mars 2025 par la première ministre Judith Suminwa Tuluka qui avait à ses côtés la Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie Thérèse Kayikwamba Wagner.

Les discussions ont porté principalement sur le renforcement du partenariat entre l’Union européenne et la République démocratique du Congo. Johan Borgstam a salué la position claire de l’UE concernant la violation de l’intégrité territoriale de la RDC par le Rwanda. Les conséquences humanitaires de cette agression dans l’est du pays ont également été abordées en profondeur.  

« Nous avons eu un échange très fructueux, très cordial et très franc, qui a principalement tourné autour du partenariat entre l’Union européenne et la République démocratique du Congo. Cela a également été l’occasion pour moi de saluer la position très claire de l’Union européenne concernant la violation de l’intégrité territoriale de la RDC par le Rwanda », a dit le Représentant de l’Union européenne.  

Johan Borgstam a également parlé des actions de l’Union européenne en faveur de la RDC pendant cette période de crise. 

« Cette rencontre a également permis d’informer Madame la Première Ministre des actions concrètes de soutien de l’Union européenne. Par exemple, un convoi est actuellement en route, financé et équipé par l’Union européenne, partant de Nairobi à destination de Goma avec 44 tonnes d’aide humanitaire pour les personnes déplacées et les populations vulnérables », a révélé le diplomate européen. 

Sanctions contre le Rwanda 

La question des sanctions contre le Rwanda a été abordée lors des discussions. Johan Borgstam a rappelé que lors de la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères européens, la possibilité de sanctions contre Kigali a été soulevée. Il a souligné la solidarité de l’UE avec la RDC et sa population, tout en réaffirmant l’attachement de l’Union européenne au respect des règles multilatérales et internationales.  

« Des signaux forts ont été envoyés concernant les mesures qui sont en cours de préparation ou qui ont déjà été prises à l’encontre du Rwanda », a déclaré Johan Borgstam.

Par la même occasion, Johan Borgstam a insisté sur l’importance du respect de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo, en soulignant que cette valeur n'est pas seulement un principe fondamental pour l’Union européenne, mais aussi un pilier essentiel de la stabilité internationale. À l'en croire, garantir l'intégrité territoriale de la RDC constitue un impératif non seulement pour maintenir la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, mais aussi pour préserver l'ordre mondial basé sur le respect des frontières souveraines, qu'il s'agisse de situations en Europe, en Afrique ou dans d'autres parties du monde. Il a réaffirmé que l'engagement de l'Union européenne en ce sens est inébranlable, et que toute violation constitue une menace à laquelle la communauté internationale doit répondre avec fermeté et détermination.

Depuis plus de trente ans, la RDC traverse une crise humanitaire d’une grande complexité, marquée par de nombreux conflits armés de natures diverses, des épidémies récurrentes et des catastrophes liées aux aléas naturels, amplifiées par le changement climatique. Depuis, la situation a basculé de manière rapide. L’offensive du M23 et les violents affrontements dans des zones densément peuplées à l’Est ont plongé le pays dans une crise d’une ampleur inédite.

Les répercussions humaines sont dramatiques, entraînant le déplacement forcé de nombreuses familles et de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire. L’onde de choc de ces événements dépasse largement les provinces directement affectées, et les risques de conflagration régionale sont élevés, posant des nouveaux défis énormes à l’ensemble de la réponse humanitaire.

Clément MUAMBA