Le Président Félix Tshisekedi a pris part mardi 11 juillet dernier au sommet extraordinaire de la Troïka des Chefs d'État et de gouvernement de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC). Au menu de ce nouveau sommet tenu en visioconférence, la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo et au Mozambique.
À l'issue des travaux, les participants se sont convenus des modalités du déploiement des troupes de la SADC dans l'Est de la République Démocratique du Congo en vue de rétablir la paix et la sécurité conformément aux résolutions du sommet de cette organisation tenu à Windhoek (Namibie) à le 8 mai dernier.
"Le Sommet a approuvé le mandat, les instruments juridiques et opérationnels nécessaires au déploiement de la Mission de la SADC en République démocratique du Congo, dans le cadre de la réaction régionale à la détérioration de la sécurité et de la situation humanitaire dans l'est de la République Démocratique du Congo", lit-on dans le communiqué.
Lors de ses récentes sorties médiatiques, Félix Tshisekedi a révélé que l'intervention de la future force de la SADC en RDC est conforme au devoir d'assistance et de solidarité de cette organisation sous régionale en faveur d'un de ses membres victime d'agression et que son déploiement dépendra du go de la République Démocratique du Congo.
"Comprenons bien. La SADC est une organisation à laquelle la RDC est membre. Elle ne va dépendre que du go de la République démocratique du Congo pour venir. Et évidemment, il faudrait organiser cette mise en œuvre, il faut lever des moyens, donc vous comprenez qu'on est encore loin du compte. La SADC n'a pas une date précise. Elle va se mettre à la disposition de la République démocratique du Congo qui, le moment venu, si elle en a besoin, lèvera cette option”, a fait savoir Félix Tshisekedi au cours d’un entretien avec sa porte-parole, Tina Salama.
Pour Tshisekedi, la priorité est de faire respecter le cessez-le-feu et parvenir au programme DDR: "Pour le moment, nous sommes engagés dans le retrait et le cantonnement du M23 pour que nous puissions ramener nos populations dans leur localité et que nous poursuivons le processus électoral parce que ces populations doivent être enrôlées. La CENI nous rassure que c'est fort possible de le faire. L’essentiel étant d'abord le retrait et le cantonnement du M23 Ensuite. Nous verrons tout ça".
La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC demeure préoccupante. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là. Depuis lors, la force régionale a régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone. La situation est telle que les initiatives diplomatiques régionales à travers l'EAC peinent à donner des résultats sur terrain.
Ainsi Kinshasa s'est résolu de se tourner vers la SADC. Le dernier sommet tenu en Namibie, a validé l'envoie dans les prochains jours des troupes de la SADC à l'Est de la RDC. Jusqu'ici, la date du déploiement de ces troupes à l'Est de la RDC n'est pas toujours connue.
La République Démocratique du Congo compte déjà sur son sol, plusieurs forces étrangères censées combattre les groupes armés locaux et étrangers qui déstabilisent le pays. Récemment, à l'initiative de l'UA, le sommet quadripartite CEEAC ,CIRGL, EAC et SADC tenu à Luanda a adopté un cadre de coordination des efforts pour rétablir la paix et la sécurité dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo.
Clément MUAMBA