En ville de Butembo (Nord-Kivu), les électeurs répondent présents pour le vote du président de la République, les députés nationaux et provinciaux. 355 779 électeurs sont attendus dans 542 bureaux de vote répartis dans 104 centres de vote sur l'ensemble de la ville. Dès 6 heures locales, les électeurs ont commencé à affluer vers les centres de vote. Aux centres érigés à l'EP Vutetse et Tsakatsaka visités par ACTUALITE.CD, des jeunes, des femmes et des vieux se bousculent pour rechercher leurs noms sur les listes électorales en vue d'identifier leurs bureaux de vote. Nombreux se retrouvent et font la file devant le bureau de vote, dans l'attente de rejoindre le bureau en vue de choisir le président parmi les 26 candidats, les 4 députés nationaux parmi les 183 candidats et les 4 députés provinciaux parmi les candidats.
Concetta, une vingtaine révolue, est parmi les premiers à avoir voté à Vutetse. Elle se réjouit que le vote ait pu se dérouler dans ce contexte sécuritaire fragile. "Tout est rapide. Ça se passe bien. On ne savait pas qu'on allait voter, on craignait d'éventuels incidents sécuritaires. Mais hélas", se réjouit-elle.
Bosco Muhindo, une soixantaine révolue, rencontré dans un bureau de vote à l'EP Vutetse était surpris de voir que toute la logistique était prête. "Des politiciens nous disaient que rien n'était disponible. Suis venu voter, aussi bien pour voir si les matériels sont là...Suis surpris de voir cette machine à voter, l'isoloir, l'urne. C'est l'essentiel pour toutes les élections auxquelles j'ai pris part. Rien ne manque donc. Ils nous ont poussé inutilement au scepticisme", se désole-t-il.
Dans ce centre, 15 bureaux de vote sont opérationnels et devront accueillir chacun près de 600 électeurs, entre 6 heures et 17 heures locales comme prévu par la CENI. A notre passage, nous y avons croisé le maire policier de Butembo, le commissaire supérieur principal Mowa Roger qui était en pleine ronde en vue de se rassurer que tout va bien. Les responsables du centre lui ont assuré que tout va bien et que tous les dispositifs électroniques de vote fonctionnent comme prévu. L'unique difficulté évoqué, l'affichage tardif des listes électorales crée des bousculades de la part des électeurs.
L'autre difficulté vécue par ACTUALITE.CD, c'est la difficile gestion des témoins délégués par les regroupements politiques. Dans chaque bureau de vote, il est prévu une cohorte de six observateurs qui doivent se remplacer chaque 15 minutes.
"Mais à l'expiration du temps, certains refusent de quitter le bureau de vote pour laisser la place aux autres. Nous devons comprendre que les bureaux sont si petits pour nous accueillir tous. Nous devons nous relayer", a déclaré à ACTUALITE.CD un témoin représentant d'un regroupement politique.
A Tsakatsaka, nous avons croisé Sylvie au sortir du bureau de vote. Elle dit être venue voter pour aider le pays à changer.
"Ma voix peut changer les choses. Il y a l'insécurité et la misère. Je suis venu opérer un choix utile pour mon pays", espère-t-elle.
Le vote se poursuit. Ceux qui ont des cartes sont privilégiés. Ceux qui n'en ont pas pourront voter par dérogation dans l'après-midi, pourvu que leurs noms soient retrouvés sur les listes électorales, nous a indiqué un agent de la CENI.
Pour cette échéance, Butembo vote à la présidentielle après avoir été privé de cette élection en 2018 suite à l'insécurité et à l'épidémie d'Ebola. Les élections avaient été reportées et seules les législatives avaient eu lieu en mars 2019.
Claude Sengenya