Victoire de Félix Tshisekedi à la diaspora: " je crois que c'est un indicateur majeur du vote des Congolais même à l'intérieur du pays " (Jacquemain Shabani)

Les premiers résultats de l’élection présidentielle du 20 décembre, spécifiquement pour la diaspora congolaise, ont été dévoilés vendredi 22 décembre au centre "Bosolo". Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession est en tête avec une avance significative sur ses adversaires, selon ces résultats partiels publiés par la CENI.

En réaction, Maître Jacquemain Shabani Lukoo, co-directeur de campagne de Félix Tshisekedi, se dit satisfait de ces résultats. À l'en croire, Félix Tshisekedi étant également de la diaspora, l'équipe de campagne s'était fixée comme objectif de faire un score respectable dans les cinq pays pilotes à savoir la France, la Belgique, les États-Unis d'Amérique, le Canada et l’Afrique du Sud.

"Je dois vous avouer que dans notre stratégie de campagne, nous avions identifié ces pays comme étant des circonscriptions où il était important et impératif pour nous de faire des scores respectables pour deux raisons principales, la première, c’est que notre candidat est issu de la diaspora. Ce sont des circonscriptions d'origines pour lui. C'était un challenge, on devait le faire et je peux dire qu'on a réussi, on a gagné, on est satisfait ", a-t-il réagi au micro de ACTUALITE.CD après la publication des résultats partiels par la CENI.

Celui qui est également conseiller spécial du chef de l'État sortant en charge des questions électorales reconnaît le faible taux d'électeurs de la diaspora mais il estime que c'est un indicateur important qui va s'étendre également au niveau national.

"Au-delà du fait que les 5 pays de la diaspora n'ont pas beaucoup d'électeurs, nous nous considérons la diaspora comme étant des groupes sociologiques d'une grande importance, ils jouent un grand rôle dans le quotidien de la vie ici au niveau national, ce sont des influenceurs et il faut tenir compte d'eux. Ce qui nous a été démontré comme résultats aujourd'hui dans nos études apparaît comme le reflet de la suite des résultats. Je crois que c'est un indicateur majeur du vote des Congolais même de l'intérieur ici au pays ", a fait remarquer Jacquemain Shabani.

À lui de poursuivre :

" Je peux vous informer que nous avons nous mêmes aussi une centrale qui fait la collation, collecte, compilation des résultats donc nous avons nos propres informations, la loi ne nous permet pas de les commenter, de les divulguer mais nous sommes dans une position suffisamment confortable, on n'est pas inquiet. Nous avons fait un travail d'équipe, une très bonne campagne en 27 jours, nous avons réussi à faire les 26 provinces, 53 meetings, il y a eu un contact très fort entre le candidat Félix-Antoine Tshisekedi et les électeurs et c'est ce qui a été reflétait aussi dans les urnes". 

Selon les données de la CENI, en Afrique du Sud, sur 1.436 votants représentant 44,86 % du taux de participation, Félix Tshisekedi a obtenu  81,27 % des voix, suivi de Moïse Katumbi, avec 13,58 %, et Martin Fayulu avec seulement 30 voix. En Belgique, Félix Tshisekedi a obtenu 75,94 % des voix parmi les 1.086 votants. Moïse Katumbi, qui vient en deuxième position, a réuni 207 voix, suivi du prix Nobel de la paix Denis Mukwege et Martin Fayulu avec 65 et 52 voix respectivement. En France, où le taux de participation s’élève à 34,6 % avec 1 983 votants, Félix Tshisekedi a obtenu 85,58 % des suffrages. Moïse Katumbi et Martin Fayulu ont recueilli respectivement 110 et 101 voix.

Au niveau de l'Amérique et plus précisément au Canada, Félix Tshisekedi a obtenu 72,33 % des suffrages parmi les 300 votants, avec un taux de participation de 38 %. S'agissant des États-Unis d'Amérique où  seulement 161 électeurs ont participé (41,49 % de taux de participation), Félix Tshisekedi a remporté 78,88 % des votes. Après lui, viennent Moïse Katumbi et Martin Fayulu qui ont obtenu respectivement 18 et 6 voix.

Le vote des Congolais vivant à l’étranger n'avait pas eu lieu dans les processus électoraux de 2006, 2011 et 2018. Mais sa nécessité était toujours soulevée sur  la scène politique congolaise. Et sa matérialisation pour la première fois dans le cycle électoral de 2023 constitue d'après plusieurs observateurs un pas en la matière qui élargira la possibilité de voter aux Congolais résidant dans d’autres pays étrangers en dehors de cinq pays pilote à savoir France, Belgique, États-Unis d'Amérique, Canada et Afrique du Sud 

Clément MUAMBA