Confirmation de la réélection de Félix Tshisekedi : l’opposition ne décolère pas et dénonce une fraude que “l’article 64 de la constitution se doit de réparer”

Photo/ Actualité.cd
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Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession, a été confirmé mardi Président de la République par la cour constitutionnelle après les élections du 20 décembre 2023. Avec l’annulation des suffrages dans les circonscriptions électorales de Masimanimba et Yakoma, le pourcentage final de l’autorité morale de l’Union sacrée a même connu un léger réajustement atteignant 73,47% des suffrages exprimés pour 13 058 962 de voix issues des suffrages valablement exprimés.

A l’Union sacrée, le cheminement du processus électoral à ce stade fait preuve d’une bravoure de la part de la CENI qui a fait face aux différents défis. Le député national Jacques Djoli (MLC) estime qu’en dépit de quelques faiblesses, aucun candidat n’a été empêché de rentrer dans le territoire national, aucun candidat n’a été empêché de faire la campagne ; ce qui mérite d'être salué.

“La CENI avait évoqué en son temps, les défis sécuritaires, politiques, logistiques, financiers et autres. Et ces défis sont devenus des opportunités, et la CENI a pu nous organiser des élections dans le délai constitutionnel. Nous venons d’avoir des élections, certes disputées mais pour la première fois, la cour constitutionnelle n’a écarté personne. On aurait pu avoir des craintes dans la rédaction de la loi, nous avons créé des conditions pour qu’il y ait inclusivité. Au niveau de la CENI, aucune candidature n’a été rejetée. Il faut saluer cette ouverture”, a dit à ACTUALITE.CD  ce cadre du parti de Jean-Pierre Bemba.

Dans l’opposition, aucune attente n’était fondée sur le verdict de la cour constitutionnelle. D’où Moïse Katumbi, n’a même pas saisi cette instance judiciaire pour réclamer un résultat en sa faveur.

“La cour mono ethnique de la RDC a fait ce qu’on attendait qu’elle fasse d’ailleurs : valider de faux résultats, le bourrage des urnes. Elle aurait été un peu plus intelligente, elle diminuerait de 10 ou 20%, malheureusement, on est dans un système des gens pas trop intelligents qui pensent que la fraude, la tricherie, le mensonge et le tribalisme vont faire les affaires d’Etat”, a déploré Patrick Mundeke, conseiller de Moise Katumbi dans une interview accordée à ACTUALITE.CD.

La solution à cette situation, estime M. Mundeke, est “de se débarrasser de Félix Tshisekedi pour que le pays se libère”. Pour y arriver, Moise Katumbi compte utiliser l’article 64 de la constitution de la RDC qui demande, dans son premier alinéa, de faire échec à tout individu qui prend le pouvoir par la force ou l’exerce en violation des dispositions de cette loi fondamentale.

“Nous allons appliquer l’article 64 de la constitution. Ce qui s'est déroulé le 20 décembre, ce qui s’est passé hier n’est pas différent d’un coup d’Etat, et la constitution nous oblige à faire barrage à tous ceux qui exercent le pouvoir en violation de la constitution. Et nous y sommes. C’est un devoir citoyen de liguer tous les congolais pour combattre Monsieur Félix Tshisekedi et tout son système parce que c’est un hold-up électoral pas différent d’un coup d’Etat”, a ajouté Patrick Mundeke.

Réagissant aux propos selon lesquels, leur camp serait en train de combattre le pays, devenant des ennemis de la République, Patrick Mundeke a remis le qualificatif à ceux qui le disent évoquant une situation sociale et sécuritaire engouffrée.

“Les vrais ennemis de la république sont ceux qui ont amené le taux du dollar à 3 000 FC, ceux qui ont permis au M23 de réoccuper les espaces de la RDC, ceux qui multiplient les groupes armés en RDC, ceux qui torpillent la vérité, la démocratie, les libertés des congolais. Vous avez vu comment ils ont encerclé la résidence de Moïse Katumbi à Kashobwe, comment ils traitent les gens au Katanga, voici les vrais ennemis de la république. Ceux qui affament les congolais, ceux qui parlent de nos tribus, qui voient des étrangers au milieu de nous”, poursuit-il.

Martin Fayulu, candidat président de la République qui a fini en troisième position, parle lui, d’une fraude planifiée et exécutée par la CENI.

“La fraude planifiée et exécutée par la CENI est tellement flagrante et grossière que la République est aujourd'hui trahie. Le peuple congolais est humilié par M. Kadima et la CENI qui ont systématiquement violé la constitution et la loi électorale. Au fait, qui a donné des machines à voter à des particuliers avec codes et mode opératoire ?”, s’interroge-t-il.

Après la confirmation de la cour constitutionnelle de la réélection de Félix Tshisekedi, la prochaine étape est la prestation de serment avant de débuter un deuxième à la tête de la RDC. Cette cérémonie solennelle devrait se tenir avant la fin du mois de janvier.

Kuzamba Mbuangu