Les Forces armées de la République Démocratique du Congo continuent d'éprouver d'énormes difficultés face aux rebelles du M23 sur le terrain des combats. Malgré le cessez-le-feu obtenu grâce à la médiation angolaise dans l'objectif de faire taire les armes, ce mouvement rebelle soutenu par Kigali continue sa conquête des localités et villages dans la province du Nord-Kivu.
Prenant la parole devant la jeunesse estudiantine réunie samedi 3 août 2024 dans l'amphithéâtre de l'Université de Kisangani ( Tshopo) dans le cadre d'une matinée d'échanges axée autour du thème:" Tout pour la Patrie", le porte-parole des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, le général-major Sylvain Ekenge a une nouvelle fois réitéré la détermination de l'armée de tout mettre en œuvre pour assurer la défense de l'intégrité du territoire national.
"Aujourd'hui la guerre n'est pas que l'affaire des militaires, la guerre c'est l'affaire de tout le monde, la guerre est devenue globale et asymétrique et quand la guerre est globale, elle est asymétrique, elle est aussi hybride c'est-à-dire que chacun apporte sa pierre dans la victoire de l'armée. C'est pourquoi nous vous rassurons aujourd'hui, moi en tant que le porte voix du Chef d'État major général, je vous rassure l'armée n'a pas de choix, l'armée doit accomplir sa mission régalienne celle de défendre l'intégrité territoriale et les frontières du pays et celle de ramener la guerre d'où elle est venue et l'armée va le faire et l'armée est entrain de prendre des dispositions qui s'imposent pour renforcer la posture de guerre et aujourd'hui ce que vous avez entendu, vous ne l'entendrez plus parceque l'armée est en posture de gagner la guerre et elle va gagner la guerre et elle ne gagnera la guerre qu'avec vous et avec l'ensemble de la population congolaise", a déclaré le général major Sylvain Ekenge dans son intervention
Le Porte-parole des FARDC, Sylvain Ekenge a rappelé à la jeunesse estudiantine qu'aujourd'hui les intellectuels ont également leur place au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo.
"Aujourd'hui, les armées sont devenues les structures des intellectuels, le militaire que vous voyez là entrain de filmer, il a étudié ici et il continue à étudier ici, il prépare son doctorat à l'Université de Kisangani, c'est pour vous dire que l'armée n'est plus une armée des gens qui ne réfléchissent pas, ce n'est plus une armée des abrutis mais c'est une armée des intellectuels, même moi qui vous parle je suis passé par l'Université et ils sont nombreux ici à Kisangani, des généraux que vous voyez, ils sont passés par l'Université. C'est important ce que leurs excellences Mesdames messieurs les ministres vous disent, nous devons nous souder les coudes, nous devons être ensemble derrière vos forces armées pour que nous puissions chasser l'ennemi de ce territoire qui nous est cher, nous n'avons qu'un seul pays et nous devons le défendre jusqu'au sacrifice suprême", a recommandé Sylvain Ekenge dans son intervention après le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya
Kinshasa maintient toujours son accusation contre Kigali de soutenir les rebelles du M23. Plusieurs rapports, y compris celui des experts des Nations Unies récemment publié, confirment la présence de troupes rwandaises au Nord-Kivu. Le rapport mentionne que le Rwanda a déployé entre 3 000 et 4 000 de ses soldats sur le territoire congolais aux côtés des rebelles du M23, un nombre bien plus élevé que celui des combattants du M23, selon le document.
Ce dernier souligne également le rôle de l’Ouganda dans cette guerre. Le rapport affirme que des officiels ougandais ont permis le transit sans restriction des troupes du M23 et de l'armée rwandaise à travers l'Ouganda. Il indique également que des responsables du M23 ont été aperçus à plusieurs reprises cette année en Ouganda, ce que la partie ougandaise rejette catégoriquement.
Depuis la réunion du Conseil Supérieur de la défense ayant conduit à la mise en place d'une Task Force sécuritaire sous la direction du Président de la République, la réaction des Forces Armées de la République Démocratique du Congo se fait toujours attendre sur le terrain des opérations.
Clément MUAMBA, depuis Kisangani