La réunion des ministres des Affaires étrangères de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) initialement prévue ce vendredi 28 février 2025 à Harare (Zimbabwe), n'a pas eu lieu. Aucune nouvelle date n’a été communiquée. Ce report intervient près de 20 jours après la tenue du sommet conjoint SADC-EAC à Dar-es-Salaam, en Tanzanie.
La convocation de cette réunion est conforme aux résolutions issues du sommet conjoint SADC-EAC qui ordonnait qu'une réunion conjointe des ministres de ces deux organisations se tienne pour délibérer sur le rapport de la réunion conjointe des Chefs des forces de défense (CDF) qui demandait le cessez-le-feu et la cessation des hostilités ; la création d'un mécanisme de coordination technique au niveau du secrétariat pour surveiller la mise en œuvre des décisions du Sommet conjoint ; une feuille de route détaillée détaillant les mesures de mise en œuvre immédiate, à moyen et à long terme, y compris les modalités de financement ; et traiter toutes les autres questions résiduelles liées à la réalisation d'une paix et d'une sécurité durables dans l'est de la RDC et formuler les recommandations appropriées à la prochaine réunion conjointe du Sommet CAE-SADC.
« Oui, je pense qu'elle a été reportée, ça n'a pas été confirmé aujourd'hui en tout cas. On devrait y aller mais ça été reporté. On n’a pas fixé la date, on n’a pas encore une date », a dit à ACTUALITE.CD un des membres de la délégation congolaise.
Du côté de Kigali, l'on révèle que si la réunion n'a pas eu lieu c'est à cause de l'absence des invitations de la de Zimbabwe qui est censé accueillir cette réunion ministérielle.
« Ce n'est pas encore confirmé, on attend la confirmation du ministre des affaires étrangères du Zimbabwe, la réunion doit se dérouler à Harare, on n’a pas encore d'invitation, on parle du 1er ou 2 mars mais on n’a pas encore d'invitation. J'avais demandé au ministre Kényan, lui aussi attend l'invitation. Donc on attend tous l'invitation de la part du Zimbabwe. C'était le 28 initialement la date qu'on nous avait donnée mais on a reçu aucune invitation, je demandais même à mon ambassadeur de demander au ministère des affaires étrangères là-bas de nous dire à propos de la réunion mais on espère que ça sera la semaine prochaine, aujourd'hui, c'est impossible puisqu'on n’a pas reçu l'invitation, la réunion n'aura pas lieu certainement aujourd'hui, il n'y a pas d'option virtuelle, c'est en présentiel », a expliqué à ACTUALITE.CD un officiel Rwandais proche du dossier.
Cette réunion est très attendue de la part de la communauté internationale notamment l'Union Européenne en vue de se faire une idée sur l'évolution de la situation sur le terrain. Pour Kigali, cette réunion ne se tient pas pour faire les beaux yeux à l'Union européenne.
« C'est une réunion cruciale mais on ne la fait pas pour les beaux yeux de l'Union Européenne. Tout d'abord, on parle de Luxembourg, il y a une pression sur le Luxembourg mais ce n'est pas seulement le Luxembourg qui en a parlé, il y a d'autres pays qui en ont parlé, c'est vrai je ne sais pas il y avait peut-être une analyse pour montrer qu'il y a seulement un seul État qui s'est opposé alors qu'il y en a d'autres. Donc c'est une réunion importante mais c'est une réunion dans le cadre du processus de l'EAC et de la SADC depuis la réunion du 8 février. On ne va pas se réunir sous pression de l'Union européenne », a souligné cet officiel rwandais.
Kinshasa rappelle l'urgence d'accélérer les processus régionaux
Lors d'un briefing presse tenu jeudi 27 février 2025, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya a rappelé la nécessité d'accélérer les processus régionaux en vue d'apporter l'assistance humanitaire aux populations sous contrôle des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
« Nous avons eu des discussions avec le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres par rapport au couloir humanitaire, je ne suis pas diplomate mais ça prend trop de temps depuis la réunion du 8 février. Donc il y a besoin qu'il y ait un coup d'accélérateur niveau des processus régionaux pour que la réunion qui suivra celle des chefs d'état-major puisse avoir lieu… pour qu'on convienne de comment on déverrouille Goma notamment l'aéroport et les voies d'accès pour nous l'urgence est humanitaire, vous avez entendu le nombre de blessés et de morts », a indiqué Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Alors que les combats entre l’armée congolaise et l’AFC/M23 se poursuivent dans l'Est du pays, la position de la Communauté Internationale plus particulièrement de l’Union européenne vise à renforcer la pression diplomatique sur Kigali, sans exclure d’autres mesures en cas d’aggravation de la situation sur le terrain.
Clément MUAMBA